Jeune, alerte et visiblement rompu aux réparties dans un anglais quasi parfait, le directeur média et communication du Comité d'organisation des Jeux olympiques (BOCOG), XIAO PEI que nous avons rencontré a voulu dégager une impression d'aisance face à l'immense tâche qui l'attend. La Chine a longtemps couru derrière l'obtention de l'organisation des Jeux olympiques. Que représente pour les Chinois un tel événement ? Ce qu'il aurait pu représenter pour n'importe quel autre peuple de la planète, un mélange de fierté nationale et d'appréhension de voir les yeux du monde entier se braquer sur vous pendant deux semaines. Le bonheur de vivre le plus grand événement sportif qui soit et, à côté, la peur de mal faire. De ce côté-ci, je puis vous assurer que toutes les mesures ont été prises pour que les JO 2008 soient une réussite et restent positivement longtemps dans la mémoire internationale. En fait les JO sont une bonne occasion pour faire connaître le peuple et les acquis chinois... Vous me donnez la triste impression de considérer le peuple chinois comme un peuple à part, marginal, presque une curiosité, alors qu'il fait partie d'un entité géopolitique incluant non seulement la sous région asiatique, mais elle est également imbriquée dans les grands ensembles planétaires. Il est vrai que de l'autre côté, le citoyen chinois se sent quelque peu incompris des autres peuples, notamment occidentaux, et parfois désappointé par des actes discourtois, comme ce fut le cas pour le parcours chahuté de la flamme olympique. Mais nous ne tenons rigueur à personne et tout le monde sera le bienvenu parmi nous. L'hospitalité chinoise est la plus grande vertu de notre peuple. Mais on dit qu'au cours des compétitions, les athlètes de votre pays ont été surmotivés pour se propulser devant les pays qui dominent traditionnellement les JO (comme les Etats-Unis par exemple) sous peine de sanctions contre les moins performants ? Croyez-vous qu'une performance d'un athlète chinois affrontant un fichier d'athlètes connus mondialement pour leur valeur intrinsèque puisse être réalisée sur une injonction ? Nous ne sommes pas en 1936 (ndlr, les JO de Berlin) et les athlètes chinois ont eu par le passé à faire leur preuve sportive lors d'autres circonstances olympiques et dans des compétitions internationales. Les athlètes chinois qui se sont préparés normalement seront sans doute, je vous l'accorde, surmotivés comme vous dites, devant leur public. Quoi de plus normal ? Mais soyez assurés qu'ils concourront contre des adversaires et non contre des ennemis. Avec des sommes colossales engagées dans l'organisation de ces Jeux olympiques, qu'attend principalement en retour le gouvernement chinois ? Servir humblement la grande famille olympique et donner un souvenir impérissable à notre peuple. Oui, mais ne pensez-vous pas que recevoir des milliers d'athlètes et leurs accompagnateurs, engager un immense budget pour la construction d'installations et de logements, en fait, faire de Pékin et des autres villes un immense chantier ne procède-t-il pas de la démesure ? D'abord les athlètes, leurs accompagnateurs et les techniciens et membres des commissions sont financièrement à la charge des fédérations internationales et des Comités nationaux olympiques respectifs. Ensuite, l'apport du CIO et des sponsors est considérable enfin, en ce qui concerne les infrastructures sportives, les constructions et les moyens de locomotion (trois lignes supplémentaires de métro) qui se sont érigés depuis quelques années et jusqu'à ce jour, ils sont pour nous un acquis et serviront à améliorer le cadre de vie des Pékinois et des autres villes de l'intérieur impliquées dans les Jeux olympiques.