Un séisme d'une magnitude de 7,8 a frappé lundi le sud-ouest du pays. Ce tremblement de terre, le plus important et le plus meurtrier qu'ait connu la Chine depuis plus de 30 ans, a été qualifié de «désastre» par le Premier ministre chinois Wen Jiabao dans une déclaration à la télévision chinoise. Son épicentre a été localisé dans le district de Wenchuan, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Chengdu, capitale du Sichuan, à une profondeur de 10 kilomètres seulement, ce qui a occasionné des pertes matérielles et humaines considérables. Un bilan provisoire fait état de 15.000 morts, et devrait s'alourdir davantage durant les prochaines heures, des milliers de personnes étant portés disparues ou ensevelies sous des immeubles, écoles et usines effondrées. Les provinces du Gansu, du Yunnan et la municipalité autonome de Chongqing ont également, été touchées. Les premières nouvelles du Sichuan sont inquiétantes, accablantes même, des villes entières ont été rasées, on dénombre cinq à six mille morts rien que dans l'effondrement d'une usine de la région, alors que plus de 450 écoliers se trouvent sous les décombres de deux écoles primaires, et pas moins de 900 étudiants ensevelis dans le district de Wenchuan, dans le Sichuan. Plusieurs autres villes d'Asie ont indiqué avoir ressenti des secousses, comme Taipei (Taïwan) Hong Kong, mais aussi à Pékin, ville qui organise les prochains Jeux olympiques, qui a enregistré une secousse de 3,9 sur l'échelle de Richter. A trois mois des JO qui débutent le 8 août prochain, le comité d'organisation des Jeux (Bocog) a tenu à rassurer quant aux éventuels dégâts occasionnés par ce tremblement de terre, affirmant qu'aucune des 31 installations olympiques de Pékin n'a été endommagée, «elles sont antisismiques jusqu'à un niveau assez élevé et aucun dégât n'a été constaté», a déclaré Sun Weide, directeur adjoint du département de communication et des médias pour les Jeux olympiques. Selon M.Sun, les normes antisismiques ont été prises en compte dans la construction des sites olympiques, Pékin étant située dans une zone sismique. Cela étant, le Bocog subit des pressions grandissantes quant à la suspension du relais de la flamme olympique ou à la modification du tracé de cette dernière, attendue le mois prochain dans la région touchée par le séisme. Après la tempête de neige et la crise au Tibet, ce tremblement de terre vient encore une fois plonger la Chine dans la tourmente, et risque ainsi de compromettre le bon déroulement des Jeux olympiques. Cette secousse meurtrière, qui n'a pas occasionné que la perte de vies humaines, pourrait engendrer aussi une perte économique pour le pays. La Bourse de Shanghai a ouvert, hier en baisse de plus de 3% et ce, à cause de la suspension de cotation en Bourse de 66 entreprises du Sud-Ouest touchées par la catastrophe. Le groupe japonais Toyota a lui aussi suspendu ses activités dans la région de Chengdu: «Nous ne savons pas encore quand nous pourrons redémarrer les opérations car nous sommes encore en train de procéder à des vérifications de sécurité», a indiqué M.Kayo Doi, le porte-parole du groupe automobile. Par ailleurs, le problème de l'inflation chinoise qui, en avril dernier, s'est approché du niveau record de 8,5%, à cause de la hausse des produits alimentaires, pourrait aussi s'aggraver du fait des perturbations sur les chaînes d'approvisionnement, sachant que la zone sinistrée est à dominante agricole, ce qui réduirait à néant les efforts des pouvoirs chinois dans la lutte contre l'inflation.