Petits voiliers, canoë, planches à voile ! De quoi agrémenter la journée au bord de l'eau si vous optez de faire trempette au vieux Cap Falcon. Première plage, rangées à quelques mètres du rivage, les embarcations sont là, à la disposition des estivants. L'Association des sports nautiques de Cap Falcon, moyennant un prix modique, offre aux enfants le baptême de mer. L'école de voile de cette association a créé, cet été, une animation qui a complètement transfiguré cette plage fort longtemps délaissée. Pour les estivants installés comme pour ceux venant passer la journée, barboter dans l'eau et faire bronzette est déjà un plaisir, mais quand on a en plus la possibilité de « voguer » sur l'eau, « ce plaisir est tout simplement multiplié par deux », déclare une jeune émigrée qui venait d'achever sa petite ballade en canoë. Appareils photos, caméscopes en main, des parents comblés par cette attraction imprévue immortalisent ces petits souvenirs. « Je ne m'attendais pas à trouver cette plaisance au niveau de cette plage et je suis agréablement surpris », dira un père de famille. Aïn El Turck, source de champions Pour les tout-petits, gilets de sauvetage et moniteur pour l'initiation. Nassim, un athlète de l'association, champion de tous les challenges série Optimist en 1998 et titulaire d'une coupe d'Algérie, est là pour guider leurs premiers gestes de navigateurs. « L'association a formé plusieurs autres athlètes dont certains de niveau mondial et a ramené plusieurs titres à la commune d'Aïn El Turck », affirme son président, Ouhab Mourad. Créée en 1997, elle a été obligée de suspendre, en partie, ses activités après la tempête de 2001 qui a démoli le siège et endommagé une grande partie du matériel. « On a continué à fonctionner avec un nombre limité d'élèves dont deux étaient sélectionnés en équipe nationale de voile série Optimist et par la suite en série dériveur Laser », rappelle Mourad qui ajoute que l'activité va reprendre, avec la réfection du siège et l'installation d'un nouveau bureau, sa vitesse de croisière. « On peut actuellement fournir des stages avec hébergement pour une quinzaine d'élèves en série Optimist, Laser et Mistral », ajoute-t-il. La Fédération algérienne de voile a promis du matériel. Question subvention : une seule fois par la wilaya d'Oran mais jamais par l'APC d'Aïn El Turck dont pourtant dépend cette association qui compte, pour l'instant, une quarantaine d'élèves tous âges confondus. La grande majorité de ces élèves auxquels l'association offre une saine occupation, sont de Cap Falcon et issus de familles défavorisées. Pourtant, on dit que les sports nautiques sont des sports de riches. « C'est vrai vu le coût du matériel ! » reconnaît le président. A titre d'exemple, un Optimist armé (petit voilier) vaut dans les 10 millions de centimes, et une planche Mistral d'occasion aux alentours de 6 millions. Cet été, on a ouvert une buvette pour avoir des petites entrées et on a eu des contacts avec des particuliers pour le sponsoring. Des projets ? Formation, préparation d'une équipe d'athlètes d'élite et création d'une section de plongée sous-marine et d'une section de « palmage ». Et pour les vacanciers ? « Avec un bon encadrement, on pourra mettre à leur disposition la vingtaine de voiliers que compte acquérir l'association », promet Mourad qui nous confie que « voir ces embarcations louvoyer en mer est sa plus grande satisfaction ». L'année prochain, on n'ira pas à Cap Falcon pour se baigner et faire bronzette seulement, mais aussi pour nous initier à la navigation