Plus de 200 millions de dollars sont en moyenne le chiffre d'affaires à l'export que réalise annuellement à partir du port de Annaba le complexe sidérurgique Arcelor-Mittal El Hadjar. Annaba. De notre bureau C'est ce que nous avons appris auprès de la direction régionale des douanes de Annaba. Un chiffre appelé à augmenter avec notamment la redynamisation et l'optimisation de l'exploitation de la ligne minière Annaba-Djebel Onk. Ce mode de transport qu'est le rail demeure privilégié par le leader mondial de la sidérurgie pour les nombreux avantages qu'il offre à l'activité industrielle, surtout pour ses capacités pondérales. On rappellera que les usines d'Arcelor-Mittal avaient dû se rabattre sur le « tout-camion » pendant de longs mois et qu'une société turque spécialisée dans le transport routier avait été sollicitée pour assurer l'approvisionnement de leurs installations en matières premières et produits finis. Forte de ses 340 km, de 55% de parts en termes de tonnage du réseau national et 45% sur le chiffre d'affaires global, la ligne Annaba-Djebel Onk est considérée comme l'épine dorsale du réseau de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF). Malgré son importance, cette ligne qui accapare 10% de la voirie de l'entreprise demeure sous-exploitée, indique un responsable de la direction régionale de la SNTF. Pour l'optimiser, les pouvoirs publics ont décidé la création d'une société mixte d'exploitation qui, outre la SNTF, devra regrouper Arcelor-Mittal et Ferphos Group. L'étude relative à sa réalisation avait été confiée à un bureau d'études américain, étant fin prête, les négociations pour sa mise sur les rails sont en cours entre les trois parties, fait savoir la même source. Et d'ajouter dans la même optique qu'en janvier 2008, un accord portant sur la redynamisation de l'activité fret de matières premières et produits finis avait été signé entre la SNTF et ses deux principaux clients Arcelor-Mittal El Hadjar et Ferphos. Dans cet accord, les contours du programme de transport pour les années à venir avaient été définis par les trois partenaires. Le nouveau plan fret arrêté sera de l'ordre de 5 600 t/jour, soit une moyenne de deux millions de tonnes/an entre le complexe sidérurgique d'El Hadjar et le site minier de l'Ouenza. En ce qui concerne Ferphos Group, la SNTF a réussi à la convaincre sur un plus accru recours au transport ferroviaire de ses produits depuis le site de phosphate de Djebel Onk en lui proposant des trains blocs à même de fonctionner 24h/24 et en nombre suffisant pour ses besoins logistiques. Ce qui a amené le premier responsable de Ferphos à reconduire la convention fret rail à concurrence de 1 005 000 t/an. Pour arriver à satisfaire des clients devenus de plus en plus exigeants et s'aligner sur les normes du transport ferroviaire universellement établies, les pouvoirs publics ont initié un programme quinquennal au profit de la SNTF. Ce programme pour lequel une enveloppe de 16 milliards de dollars a été allouée s'oriente vers le développement et la modernisation du transport ferroviaire tous segments confondus. C'est surtout sur le fret marchandise qu'est axée la stratégie de modernisation de la SNTF avec toujours comme clients privilégiés Ferphos Group et Arcelor-Mittal dont les volumes annuels des produits transportés sont actuellement de l'ordre de 1,5 million de tonnes pour le phosphate, 2,5 millions de tonnes pour le minerai de fer, 900 000 t pour le charbon, 400 000 t pour les produits sidérurgiques et enfin 100 000 tonnes pour les engrais.