Depuis quelques mois, la situation est tendue au complexe sidérurgique Arcelor Mittal d'El Hadjar, à Annaba. Les travailleurs demandent une amélioration de leurs conditions de travail et de vie, avec notamment l'exigence d'une augmentation de salaires. Des demandes qui ont, à ce jour, été rejetées par la direction du complexe prétextant les effets de la crise financière internationale. Mais il semblerait que la situation commence à s'améliorer et la direction ne fait plus la sourde oreille, puisque les négociations du syndicat ont repris, hier après-midi, avec la direction du complexe. Il s'agit de négociations entre le partenaire social et la direction générale du complexe sidérurgique Arcelor Mittal d'El Hadjar sur les conditions socioprofessionnelles des travailleurs. Les deux parties devront donc s'entendre sur une formule qui arrangera l'ensemble des travailleurs et la direction du complexe. C'est une occasion qui permettra de parvenir à une trêve sociale. Il est utile de rappeler qu'une tension similaire avait poussé les deux parties à se réunir au mois de février dernier. Selon le PV de réunion signé par les deux parties à l'époque, la direction générale se justifie par l'impact de la crise financière mondiale qui a affecté le premier producteur mondial d'acier, Arcelor Mittal. La seule concession de l'employeur porte sur l'assouplissement du seuil d'atteinte de la prime de productivité pour le premier semestre 2009, qui devrait intéresser le collectif des travailleurs et leur donner confiance pour réaliser leur objectif. Les travailleurs ont été secoués par plusieurs nouvelles dispositions prises en fin d'année 2008, dont la rationalisation draconienne des dépenses dans la gestion de l'usine. Des mesures qui venaient en réponse aux relents de la crise financière mondiale, frappant de plein fouet le groupe Arcelor Mittal, assorties sur le plan local par des arrêts répétitifs du haut fourneau N°2. Les premières à en avoir fait les frais sont, rappelons-le, les entreprises et micro-entreprises qui activaient dans le cadre de la sous-traitance. Heureusement que les acquis sociaux des travailleurs n'ont pas été touchés par ces mesures d'austérité. A vrai dire, sur le plan social, l'année 2009 s'est annoncée très difficile pour Arcelor Mittal Annaba. Le groupe Arcelor Mittal traverse en effet une période difficile, au total, ce sont 9 000 collaborateurs qui devront quitter le groupe et ses filiales à travers le monde. Grâce à ce plan, Arcelor Mittal veut réduire ses coûts de 4 milliards de dollars sur cinq ans. Mais en Algérie, la situation est différente, puisque le groupe a affirmé qu'il ne procédera à aucun licenciement de ses 9000 collaborateurs. Il est clair que l'Algérie constitue une mine d'or pour Arcelor Mittal. Entre sa propre production locale et les importations effectuées depuis ses filiales à l'étranger, le géant franco-indien de la sidérurgie réalise un chiffre d'affaires estimé entre 3 et 4 milliards de dollars en Algérie. Il domine à lui seul un marché en pleine expansion et il a déjà largement amorti l'acquisition du complexe d'El Hadjar. Dans le cas, où les deux parties ne s'entendent pas, il est attendu que 7 200 sidérurgistes menacent de paralyser le complexe. Nassima B