Qui n'a pas été confronté à la paperasse ? La situation paraît encore plus désobligeante si l'on y est confronté lors de la saison des grosses chaleurs. Ainsi au lieu d'aller « faire bronzette » sur les plages, on est souvent astreint à affronter avec les humeurs changeantes et revêches des guichetiers. C'est à peine si on se décide, après plusieurs tentatives à constituer un dossier, à s'en prendre au chef de service ou à se rabattre sur le factotum. La plupart du temps, cette option n'est guère retenue et souvent on préfère prendre son mal en patience, surtout si on ne peut reporter l'échéance. On assure que « la seule chose qui nous sauve de la bureaucratie c'est l'inefficacité. Une bureaucratie efficace est l'une des pires menace à la liberté ». Mais la nôtre ne l'est pas mais cela nous épargne-t-il des tracas ? Rien n'est moins sûr, surtout si l'on voit l'état des bureaux d'état civil des APC et des différentes administrations et les prestations qui y « sont proposées » : insignifiantes. A Bab Ezzouar, à Bouzaréah, à Birtouta ou encore à Tassala El Merdja, le constat est souvent le même, immuable : les préposés aux guichets et ceux qui en sont les responsables font peu de cas des administrés. Rien de ce qui a été annoncé plusieurs fois par les pouvoirs publics n'est réalisé : « Se rapprocher du citoyen », est resté ce slogan creux comme nous en avons connu depuis l'indépendance. Pour se débarrasser, sans trop d'encombres, d'une question pertinente comme celle de la « gestion » des administrations, il n'est plus possible de créer une commission budgétivore et dont le résultat n'est connu que des seuls décideurs, mais l'alternative est là : lancer un slogan, pas cher et ne demandant pas de battre le rappel des experts dont il est souvent nécessaire de se passer. Il reste que les souffrances des administrés sont prolongées, comme le sont ces chaînes qui « débordent » de l'enceinte même des administrations. Disparues des abords des souks el fellah et autres offices, ces queues sont toujours dans les décors des administrations. Privatiser ces bureaux comme l'ont été ces souks et offices, est-ce la solution ? Peut-être, mais les bureaucrates s'en passeront-ils ? La réponse est évidente lorsqu'on lit la phrase bien sentie de Max Weber « Bureaucratie. Le moyen le plus rationnel que l'on connaisse pour exercer un contrôle impératif sur des êtres humains ».