La situation du singe magot n'est pas bonne en Algérie, mais elle est bien pire au Maroc », explique Mustapha Haddad, président de l'association Amazer N-Kefrida. Une thèse sur le commerce illégal dans le royaume voisin et son impact sur les populations sauvages, réalisée à l'université d'Oxford, estime que 300 singes ou plus sont capturés tous les ans — principalement dans le Moyen Atlas avant de transiter vers les grandes villes comme Casablanca, Fès, Marrakech — et exportés clandestinement en Europe. La police française a enregistré 500 macaques importés clandestinement du Maroc entre 1998 et 2000, un chiffre vraisemblablement sous-estimé. Le plus fréquemment, les trafiquants passent en « soudoyant les douaniers », peut-on lire. Car si les agents ont le choix entre la saisie d'un macaque — sans avoir de refuge où le placer, puisque seul le zoo de Rabat les recueille — et la possibilité de recevoir de l'argent, ils choisiraient la seconde option. Malgré l'adhésion du Maroc à la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d'extinction depuis 1975, « les lois sont toutefois très rarement appliquées et les trafiquants se montrent peu farouches à parler de leurs pratiques ». Quant aux autorités marocaines, responsables des forêts, elles affirment « que les macaques sont responsables de la destruction des forêts de cèdres et croient que leur nombre a augmenté ces dix dernières années ».