Les habitants de la commune de Salah Bouchaour, à moins de 50 km au sud-ouest de Skikda, particulièrement ceux résidant au lieudit Matéra, vivent désormais au rythme des nouvelles curiosités d'un groupe de singes qui pourraient être, d'après eux, de la famille du magot. Les témoignages auraient relevé la présence d'une quinzaine de singes depuis plus de deux mois dans cette zone boisée. Une première dans cette localité, très éloignée de la zone côtière de Tamalous, à plus de 20 km plus au nord, véritable vivier pour l'espèce. Pour expliquer cela, les habitants de Matéra avancent presque tous l'hypothèse d'une virée ferroviaire qui aurait conduit ces mammifères de leur région naturelle, dans le périmètre côtier de Tamalous, à Matéra. Ils avancent que les singes se seraient certainement accrochés aux wagons du convoi de marchandises assurant la liaison ferroviaire Jijel-Constantine. A l'arrêt du convoi près de Matera, ils seraient descendus, attirés par la présence d'une zone boisée assez dense et d'un cours d'eau, l'oued Saf Saf. Pour Mustapha Haddad, président de l'association Amazer N-Kefrida, basée à Taskriout, à l'est de Béjaïa et organisatrice de caravanes de sensibilisation pour la protection du singe magot, cette hypothèse semble peu probable. « On peut aussi envisager que ces singes ne soient pas des magots. D'abord parce que les groupes de cette espèce sont constitués en moyenne d'au moins 40 individus. Et parce qu'il me semble bizarre que des singes aient décidé de prendre le train… En revanche, pour fuir leur milieu naturel faute de nourriture, ils auraient très bien pu parcourir 20 km à pied pour chercher à manger… »