Le Parc national du Djurdjura constitue une unité écologique qui regroupe une communauté animale et végétale importante dont la survie dépend des mesures de protection mises en place. L'environnement naturel de cette zone montagneuse a subi des détériorations dues à de nombreux facteurs d'ordre naturel et humain. L'état de fait résulte essentiellement des pressions anthropiques (surpâturage, incendie, tourisme de masse). A cela s'ajoutent les phénomènes naturels tels que la sécheresse et l'érosion. Par conséquent, les habitats naturels sont de plus en plus discontinus et disjoints. En outre, la production primaire est actuellement en régression. L'exploitation excessive du bois et le feu allumé volontairement ou accidentellement représentent une véritable menace pour les massifs forestiers. Par manque des moyens d'intervention pour faire face aux incendies qui ravagent chaque année des superficies importantes, la fonction des agents du parc se limite à la sensibilisation de la population. En outre, l'état actuel des pelouses est inquiétant du fait des agressions liées à l'activité de surpâturage incontrôlé. Ces zones alpines constituent les pâtures par excellence, pour le cheptel des populations riveraines. Ces dernières sont réparties en 68 villages, 36 au nord et 32 au sud. Leur nombre total est estimé à 80 000 habitants dont deux tiers sont localisés sur le versant nord. En ce cas, la concentration des zones d'habitations tout autour des limites du territoire du parc, a des effets négatifs sur l'espace protégé, dans la mesure où la population locale exploite démesurément, les ressources naturelles de l'aire protégée. Le cheptel dans les zones rurales est estimé à 45 816 têtes divaguant à l'intérieur du Parc du Djurdjura sur 8300 hectares avec une charge estimée à 5,52 têtes/ha. Bien que la divagation et l'abattage du bois soient interdits, les riverains qui considèrent le parc comme un organisme spoliateur de leurs terres, contribuent sans se rendre compte, à la dégradation de l'environnement. De plus, le Djurdjura est l'une des principales destinations touristiques tout au long de l'année. Son authenticité constitue un attrait croissant des gens qui cherchent le dépaysement. Cependant, l'anarchie urbanistique des infrastructures touristiques et la pollution qui en résulte, sont autant de menaces qui pèsent sur la splendeur de cette montagne. La forme architecturale des infrastructures qui sont en place, n'est pas en harmonie avec l'aspect naturel et culturel de la région. L'expérience de ces dernières années a montré que le tourisme de masse a eu des conséquences néfastes sur l'environnement naturel. Le tourisme de montagne qui est étroitement lié au tourisme sportif, n'est pas sans conséquences sur les ressources du parc. Les sports d'hivers comme certaines activités d'été notamment, l'escalade, le trekking, ou la randonnée se pratiquent d'une façon incontrôlée. Par conséquent, ces sports ont affecté gravement les écosystèmes fragiles. Actuellement, le parc est intégré dans le réseau mondial des réserves de biosphère (MAB). Cette adhésion permet de prendre en considération la dimension humaine dans le cadre de l'élaboration des plans de gestion. D'ailleurs, dans le nouveau plan de la gestion durable de son territoire, la direction du parc a engagé une stratégie qui vise essentiellement la prise en charge réelle des préoccupations de ces populations riveraines. Cette approche qui se veut protectionniste, ne peut se concrétiser que par la participation active de la population locale. C'est pourquoi, l'activité pastorale au Djurdjura doit être soutenue de façon réfléchie et toute action doit être menée en concertation étroite avec la population locale pour le maintien de la biodiversité qui est l'objectif principal du Parc national du Djurdjura.