L'homme devrait chaque fois éprouver un sentiment de respect envers cette immensité bleue, mouvante, émouvante et énigmatique. Le projet de création d'une zone protégée - réserve marine - à Jijel a fait l'objet d'une présentation, il y a quelques années, par le président de la Lssac (Ligue de sauvetage, secourisme et des activités aquatiques et subaquatiques), M.Azizi Hocine. C'est un projet qui vise à sensibiliser les autorités aussi bien que les citoyens sur l'importance vitale de la mer dans l'équilibre écologique. Il met en garde, d'autre part, contre les agressions que subit la mer et qui menacent la faune et la flore maritimes. Cette réserve, si elle venait à être créée, préserverait sans aucun doute la faune, le milieu marin et l'écosystème d'une manière générale. Le site proposé par l'initiateur du projet se situe aux environs de la «Salamandre» à quelques miles de Ras-el-Afia, grand phare sur la côte ouest de Jijel. L'intérêt de ce choix repose sur des critères fondamentaux tels que préconisés par l'Unesco, en fonction de l'existence de critères environnementaux physiques et humains qui reposent sur des facteurs physiques et anthropogéniques, richesse biologique du site et enfin l'existence d'une faune et flore au niveau de ces sites. C'est un lieu idéal pour la mise en place du projet en question, d'autant plus que le phénomène de la pollution gagne le littoral algérien et particulièrement cette région qui demeure jusqu'à nos jours vierge. De nombreuses zones sur les 1200 kilomètres qui forment la côte algérienne sont agressées par la pollution. La côte jijelienne, qui s'étend sur 120 km, subit ces dernières années des agressions violentes. La dernière en date est la négligence affichée par les responsables nationaux et locaux après que le Nestor Charlie, bateau-poubelle grec ait échoué aux larges de la plage de Béni Belaïd, tout près de la fameuse zone humide (sujet sur lequel nous reviendrons en détail prochainement). La réserve est un espace protégé. La création d'une réserve a pour but essentiel la sauvegarde des espèces animales et végétales marines (faune et flore). Elle protège aussi leur habitat contre les impacts d'ordre anthropogenèses. «A ce jour, le concept de la création des réserves naturelles ou parc sous-marins en Algérie n'a pas vu la lumière. La protection de la nature s'est limitée au domaine terrestre», confie avec amertume Azizi, avant d'ajouter: «Elle constituera une première expérience en Algérie et ouvrira le champ à d'autres initiatives sur toute la façade maritime des côtes de notre pays. Elle ouvrira également le champ à d'énormes opportunités pour l'économie, la science et le tourisme». La ligue des activités subaquatiques de la wilaya de Jijel a inscrit l'implantation d'une réserve marine. Le site dit «Salamandre» et le Banc des Kabyles, situés à 2 miles marins du phare Ras-el-Afia, sont distants l'un de l'autre d'environ un mile marin. La Salamandre se situe dans le prolongement du phare Ras-el-Afia qui sans cesse balaye son haut fond qui remonte à 7 mètres. Au nord-ouest de la Salamandre se situe le deuxième site dont le haut fond se trouve à 20 mètres et constitue un véritable aquarium naturel qui permet à toute une faune diversifiée de s'attrouper dans un environnement enchanteur. Les espèces faunistiques identifiées au niveau de ces sites sont abondantes et diversifiées. Elles représentent des tailles variables et des comportements différents. On y trouve des espèces comme les badèches, sars, liches, corbs, loups, brochets, congres et murènes. On signale aussi l'existence d'espèces rares telles que le mérou, la dorade royale, le pagre, le denti-denti, le sar royal et la liche. Certaines espèces sont menacées d'extinction telles que le loup, l'oblade et le mérou à cause de la désertification grandissante du littoral due à la pollution et à la pêche anarchique. Enfin, le littoral jijelien reste assez riche pour peu qu'on prenne des mesures pour sauver ce qu'il en reste.