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Aïn Témouchent-Epousailles chez monsieur le maire : Sacrée union !
Publié dans El Watan le 17 - 08 - 2008

L'été, ce n'est pas seulement la plage, c'est aussi la saison des épousailles. Mais celles-ci ne se réduisent pas qu'aux cortèges de véhicules ou aux tonitruantes fêtes sur les terrasses comme dans les salles spécialisées. Il est une autre réalité, plutôt méconnue, celle du mariage chez Monsieur le maire.
Cet été, les mardis et mercredis après-midi, pour l'automobiliste à la recherche d'un stationnement, il est presque impossible de trouver une place aux alentours immédiats de l'hôtel de ville de Témouchent, où d'habitude il est plus aisé de stationner. Mais à la vue des familles se croisant sur son monumental escalier en marbre, celui qui pénètre dans l'auguste bâtisse devine la raison de l'afflux de véhicules dans les parages : au premier étage, le maire enregistre des mariages. Nous nous y sommes rendus pour assister à ce moment particulier, le premier qui met, solennellement, face à face deux êtres qui vont unir leurs destinées qui se conjuguent pour le meilleur et pour le pire. Touil Boucif, le P/APC, n'a pas longtemps réfléchi pour répondre favorablement à notre démarche. mardi, lorsque nous sommes arrivés, il en était déjà au 7e mariage. Assis derrière un bureau, ceint de l'écharpe tricolore qu'il met lorsqu'il accueille le président de la République en visite officielle. Face à son bureau, se trouvent un divan et un fauteuil. Le premier accueille le fiancé et sa promise, alors que le second est destiné au tuteur de cette dernière.
D'autres sièges sont disposés pour les deux témoins prévus par la loi, ainsi que pour trois accompagnateurs. Il en arrive généralement beaucoup plus qui restent debout. A côté du maire, son adjoint chargé de l'état civil ainsi que le chef de service qui a mis à portée de main du P/APC tous les dossiers des candidats au mariage. Un nouveau couple entre. Le temps pour le maire de détendre l'atmosphère, ses invités étant parfois guindés, voire gênés parce qu'ils se retrouvent pour la première fois tous ensemble. Parfois, il prend un ton sérieux quand l'atmosphère est trop à la détente car la cérémonie est tout de même d'essence solennelle. Il s'adresse d'abord au tuteur, généralement le père, dont le regard ne croise à aucun moment celui de sa fille et de son futur gendre, pour s'enquérir de sa volonté d'accorder la main de sa fille au prétendant. Alors, à chaque fois qu'il s'adresse à l'un ou à l'autre, le maire jette un coup d'œil aux photocopies des papiers d'identité pour, sans en donner l'air, s'assurer de l'identité de ses interlocuteurs et les interpeller par leur nom.
Les jeunes femmes ont parfois les yeux baissés, ne les relevant que lorsqu'elles sont sollicitées. Les jeunes mariés sont rarement plus à l'aise, parfois exagérément enjoués pour cacher leur nervosité. Entre deux célébrations de mariage, la discussion s'engage avec le maire à propos de ses formules teintées de religiosité. Il explique qu'il ne faut pas oublier que le mariage est conclu dans le cadre de la charia, mais qu'il n'existe pas de formules consacrées. Pour nous en convaincre, il passe son écharpe à son adjoint pour officier à sa place. Ce dernier tranche par rapport à lui. On n'est pas dans la connotation religieuse mais dans la reproduction intégrale des formules en usage lors de la Fatiha d'un mariage. A un moment, un couple étonne par la différence d'âge. La femme, la trentaine pulpeuse, se marie à un homme du double de son âge. Le maire réussit à évacuer le moment d'embarras face à une union qui sent le mariage arrangé.
Ce sont plutôt le tuteur, le frère et les témoins qui sont dans leurs petits souliers. Le lendemain, nous arrivons pour assister au 4e mariage. C'est le 412e depuis le début de l'année, soit une moyenne de 50 mariages par mois. En 2007, il a été enregistré 743 unions. « Mais c'est surtout en juin, juillet et août que l'on se marie. Et cette année, août va être chargé, tout le monde veut se marier avant septembre, c'est-à-dire avant le ramadhan », m'explique le maire qui officie sans son adjoint et qui est, aujourd'hui, habillé plus gaiement que la veille. Des gâteaux, des dragées et de la limonade sont servis aux couples et à leurs accompagnateurs. Certains accompagnateurs ou accompagnatrices filment la cérémonie, pour immortaliser ce moment si important dans la vie d'un couple. Parfois, à la fin de la cérémonie, une femme lance un long youyou. Puis, c'est le tour d'un autre couple, une autre histoire, une autre atmosphère et après le « bismilallah », la question rituelle est posée au tuteur, au marié puis à la mariée sur leur intention matrimoniale. Les oui sont francs ou chuchotés.
Le maire y est très attentif comme il l'est pour l'obligation faite au couple d'être assis côte à côte. Pour l'observateur, si certains futurs mariés sont assis tout près l'un de l'autre formant déjà un couple, d'autres laissent un espace entre eux. Il est ainsi arrivé au maire de déceler, à la vue d'une larme versée après un oui, que la jeune fille a été forcée à accepter un mariage non désiré. Aussitôt, il fait sortir tout le monde pour s'enquérir de la situation. Le père est rappelé et mis devant ses responsabilités, il finit par reconnaître ses torts. Le mariage n'aura pas lieu...et sans drame. Le 17e couple qui entre, le maire reconnaît un de ses plus fervents supporters lors des dernières élections. Celui-ci ne sortira pas sans avoir pris une photo avec son épouse et le maire. Quelques situations loufoques surgissent dans certaines cérémonies lorsque le maire ne s'y retrouve plus, un père prend la place du marié à côté de sa fille alors que le marié occupe celle du beau-père. Parfois, c'est un témoin qui n'est plus là, sorti fumer une cigarette et tous ceux qui avaient pris rendez-vous pour un mariage attendent avec leurs accompagnateurs. chaque cérémonie s'achève par la signature du registre d'état civil, puis par la remise du livret de famille au marié avec un joyeux « mabrouk alik ».


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