Les enseignants contractuels bouclent aujourd'hui leur 36e jour de grève de la faim dans l'indifférence totale. Un rapport du président du conseil national de la santé publique, Houari Kaddour, cité par le dernier communiqué du syndicat des enseignants contractuels, fait état d'une « dégradation de l'état de santé des grévistes ». Cette dégradation s'est traduite par différents symptômes, dont des troubles au niveau de l'appareil urinaire, des douleurs et crampes musculaires, des difficultés respiratoires aiguës, de l'hypoglycémie et de l'hypotension artérielle. « L'état de deux grévistes a nécessité une alimentation artificielle hier matin », souligne le même communiqué du Conseil national des enseignants contractuels. Les enseignants contractuels estiment que le refus des autorités de trouver une solution à leur situation est une manière de pousser 45 000 Algériens soit à l'émigration clandestine ou au suicide. Face à l'inertie des autorités algériennes et le silence de la classe politique, les enseignants contractuels semblent batailler seuls contre des moulins à vent. Le soutien s'est pourtant manifesté de l'étranger. La dernière manifestation de soutien en date a émané du Maroc et des Etats-Unis à travers l'Organisation démocratique du travail et l'American Federation of Labor and Congress of Industrial Organizations. « Nous exprimons notre soutien absolu à nos camarades enseignants algériens en grève de la faim et dénonçons le silence et la politique de fuite en avant des responsables algériens. Nous demandons la réintégration sans condition des enseignants », souligne le communiqué de soutien envoyé par l'organisation marocaine du travail. La fédération américaine du travail, forte de dix millions de membres, indique pour sa part que le combat des enseignants contractuels en Algérie est légitime et mérite le soutien : « nous déplorons l'usage de la violence contre ces enseignants qui ne réclament qu'à dialoguer avec les représentants du gouvernement. Et appelons à la reconnaissance de leur droit à la permanisation. » Une réaction algérienne a émané de l'union nationale des associations des parents d'élèves, dont le président a entrepris un contact avec le secrétaire général du ministère de l'Education en vue d'organiser une éventuelle négociation avec les enseignants contractuels. La médiation des parents d'élèves pourrait-elle rendre possible le dialogue ? L'espoir est permis.