Plongés dans un grand désarroi, les handicapés physiques de la localité de Boghni se plaignent du favoritisme qui prend de plus en plus de l'ampleur. En effet, l'attitude adoptée par les pouvoirs publics notamment en matière d'embauche a suscité la colère de ces personnes handicapées. Ces derniers décident de faire appel à la presse, après avoir frappé vainement à toutes les portes. Et pourtant, ils ne réclament que le droit au travail et leur recrutement au niveau de leurs compétences afin de gagner leur vie comme tous les autres. Désespérées, ces personnes nous ont fait part des conditions difficiles dans lesquelles elles vivent tant sur le plan moral que matériel. Ainsi, T. D. handicapé diplômé, dénonce les conditions dans lesquelles les concours de recrutement s'organisent. Notre interlocuteur a du mal à croire que les résultats d'un test de recrutement pour un poste au niveau de l'administration qu'il a subi avec succès, ont été affiché en faveur d'une jeune fille issue d'une autre commune. D'après ses dires, ce poste a été accordé injustement à cette candidate. Pour sa part, le président de l'association des handicapés physique de Boghni conteste la politique de l'insertion sociale en ce sens que la loi promulguée en 2002 en faveur des personnes handicapées n'est pas respectée par les autorités publiques. L'article 27 de la loi relative à la protection et la promotion des personnes handicapées, reconnaît leur droit au travail, dans la mesure où cet article insiste sur le fait que les employeurs doivent consacrer au moins 1% des postes de travail aux personnes handicapées. Cependant, selon le président de cette association, depuis 2002 (l'année de la promulgation de cette loi) aucun handicapé n'a été recruté par le secteur public ou privé. Cette catégorie sociale désenchantée, ne cesse de manifester son mécontentement vis-à-vis de l'attitude adoptée par les autorités locales mais sa grogne ne rencontre pas l'écho escompté. M. F, handicapé physique, précise qu'il a sollicité à maintes fois les autorités afin de lui accorder une audience mais ses demandes n'ont pas été prises en considération. Il se lamente du fait qu'il survit difficilement avec l'allocation de 4000 DA qu'on lui attribue. En plus, cette somme dérisoire le prive du droit au travail qui lui permet de rompre la monotonie et de lui donner la possibilité de s'insérer socialement. Pour toutes ces raisons, les handicapés de Boghni lancent un appel à tous les employeurs afin de leur donner la possibilité de montrer leurs capacités, tout en prenant en compte le cas de chacun, et de compter sur leurs forces plutôt que sur leurs faiblesses supposées.