S'il y a une chose sur laquelle la population de Jijel s'accorde sans le moindre soupçon d'hésitation concernant la présente saison estivale, c'est la certitude d'avoir vécu le plus grand rush d'estivants de l'histoire de la région. Après un mois de juillet, où le nombre de vacanciers venus de l'intérieur du pays était plutôt modéré, le mois d'août a été caractérisé par une ruée exceptionnelle vers la mer, à tout point de vue. Le déferlement d'estivants alimente toutes les discussions. De Ziama Mansouriah à l'ouest, jusqu'à Beni Belaïd à l'est, en passant par les rivages d'El Aouana, Jijel, El Kennar et Sidi Abdelaziz, le spectacle est identique : une nuée de voitures venues de l'étranger et des autres wilayas, principalement de l'est du pays, Constantine, Sétif, Ouargla, Biskra, El Oued, Batna, Oum El Boughi… Certains estivants de l'intérieur du pays justifient cet afflux par la canicule inhabituelle ayant sévi dans le sud du pays. Outre les Algérois, habitués de la région, la particularité cet été, a été l'arrivée massive de familles issues des wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou. L'insuffisance de structures hôtelières a été quelque peu palliée par la location de logements, laquelle a connu un boom extraordinaire. Cette situation a même poussé les moins chanceux à élire domicile dans leurs voitures ou à dormir à la belle étoile le long du littoral. Ce torrent d'estivants a étonné les Jijeliens, qui n'arrivent pas à s'expliquer cette prodigieuse procession en direction de la côte du Saphir. Un étonnement quelque peu mêlé d'exaspération, due surtout aux pics d'embouteillages paralysant la circulation au chef-lieu de wilaya jusqu'à une heure tardive de la nuit. Le trajet en bus entre la basse ville et la nouvelle ville, qui se faisait d'ordinaire en quelques minutes, prend désormais une heure ou plus. Ces perturbations, qui s'accroissent principalement en début de soirée, à l'entrée est de la ville et surtout à l'ouest, au retour des plages, viennent à bout de la patience des riverains, qui ne comprennent pas, d'ailleurs, que les services concernés n'aient pas au plus vite pris les mesures nécessaires pour rendre la situation plus vivable. Un plan de transport spécial été dans la ville de Jijel, aurait certainement contribué à réduire les désagréments dans l'attente d'une prise en charge définitive des points noirs, notamment avec des aménagements routiers, (trémies et autres) palliatifs désormais indispensables pour éviter l'asphyxie de la ville en période estivale. Il n'est pas rare d'entendre des citoyens préconiser qu'il aurait fallu instaurer, sur certaines grandes artères de la ville, une circulation à sens unique. D'autres soutiennent que le prolongement de la route, allant de l'entrée de l'ancien port de pêche au port de Boudis, devrait être prolongée, en urgence, jusqu'à l'hôtel Kotama pour créer une issue aux véhicules qui vont du côté du siège de l'APC. A défaut d'initiatives émanant des chargés du transport, ce sont des suggestions qu'il faudrait peut-être étudier. Il n'est pas sûr que le chef-lieu de wilaya, qui aura, à l'avenir, à accueillir un nombre important d'estivants, puisse supporter l'astronomique assaut quotidien de voitures dans les mêmes conditions que celles prévalant aujourd'hui.