Angoissée durant tout le mois de juillet, Béjaïa respire. Ses visiteurs sont là. Les villes et les plages du littoral de la wilaya de Béjaïa ont connu ce week-end une véritable ruée des estivants venus de tous les coins de la région à la recherche de la fraîcheur marine et de moments de repos et de détente. Tichy, Aokas, Souk El Tenine ou encore Boulimat, Oued As et Tighremt ont accueilli des milliers d'estivants. Le flux était tel qu'il n'est pas du tout aisé de dénicher une place sur la plage. Les retardataires ont eu à le vérifier à leurs dépens. Il en est de même pour la circulation dans les villes. Les encombrements ont commencé tôt dans la matinée pour finir bien tard dans la soirée, aussi bien pour se rendre à la plage que pour y revenir, mais aussi pour effectuer des visites dans de nombreux sites aussi célèbres et importants les uns que les autres, Cap Carbon, Gouraya, le Pic des singes, les Aiguades. Les lieux publics tels que la Jetée, la Brise de mer, les Oliviers sont pris d'assaut par ces mêmes visiteurs avides de découverte, de fraîcheur. La cherté de la vie n'a pas dissuadé des milliers d'estivants attirés par les sables dorés et la fraîcheur des eaux du littoral bedjaoui. «De toutes façons, on n'a pas le choix» nous expliquait, hier, un touriste venu de Aïn M'lila. Lui et sa famille passeront 15 jours à Béjaïa avec un budget de 100.000 DA. «Je rentrerai dès que mon budget sera épuisé», explique-t-il comme pour dire que c'est encore plus cher que l'an passé et que cette somme ne devrait pas suffire. Qu'à cela ne tienne, les côtes est et ouest de Bejaïa drainent, en ce mois d'août, des millions d'estivants venus des quatre coins du pays, et c'est carrément le grand rush actuellement vers ce littoral. Exceptionnellement, la saison estivale de cette année, qui a suscité beaucoup de crainte durant le mois de juillet, vit présentement une grande affluence. Les pics de chaleur aidant, les opérateurs ont de quoi sauver leur saison. Du coup, tous affichent un large sourire. Chose qu'on ne leur connaissait pas durant le mois de juillet. Combien même le séjour revient cher, comparé à ceux qu'affichent les agences de voyage pour des déplacements à l'étranger, notamment en Tunisie, on y vient quand même. «Le cadre et la proximité en valent le coup», explique-t-on un peu partout. Mais à eux seuls, peuvent-ils justifier cette flambée? Les agences immobilières donnent une tout autre explication «Ce sont les propriétaires qui plafonnent les prix», précise un agent immobilier. Ajoutés à la commission de l'agence, les prix frisent l'irraisonnable, soutient-on. Malgré cela, le plein est fait durant ce mois d'août. Tout le monde semble y trouver son compte, et l'été vaut le sacrifice. Aussi les hôtels et les camps de toile affichent complet dans la région. À chacun ses vacances, les vacances qu'il peut s'offrir. Cependant, l'ambiance finit par effacer les idées noires de la malédiction, de sa situation sociale, la fatigue, les mois de travail sous ou mal payés. L'espace de quelques jours, à moindre frais, sous une tente, on recrée le monde pour oublier ou fuir les péripéties de la vie quotidienne. En effet, dans les camps pour 20.000 DA tous frais compris, on peut passer deux semaines agréables. Pour les plus nantis, ce sont les loyers à 60.000 DA sans compter les sorties et les frais de cuisine. Les marchands de villégiature sont là. Ils font le bonheur de toute une région. Angoissée durant tout le mois de juillet, Béjaïa respire. Ses visiteurs sont là. Mais cela ne doit pas faire oublier la nécessité d'une meilleure préparation. Le cadre, la proximité et la réputation de la région ne suffisent plus dans un monde où la concurrence est rude.