La conjoncture économique vécue par le pays au cours de la précédente décennie, caractérisée surtout par la fermeture de nombreuses entreprises, a fait prendre conscience à de nombreux chefs de famille de la nécessité de retrousser les manches pour exercer des petits métiers autrefois dénigrés, voire méprisés. Si l'on prend comme exemple la grande cité de Aïn Beïda, tout visiteur ou passant s'apercevra de la résurgence des petits boulots tels la cordonnerie, la confiserie traditionnelle, le matelassage, la confection d'habits traditionnels, la réparation de tamis et même la sparterie. Cela confirme et consolide l'adage qui dit qu'il n'y a pas de sot métier. Outre l'exercice de ces activités manuelles, exigeant patience et dextérité, on assiste également à la prolifération de menues occupations qui, elles non plus, ne rebutent plus personne. A Oum El Bouaghi, de nouveaux jeunes s'adonnent à la vente de journaux, et ce au niveau de la gare routière. Leur clientèle figure parmi les voyageurs d'autobus. Les vendeurs de friandises et d'eau minérale hantent aussi les lieux en quête de clients. C'est particulièrement l'été qui semble la période idoine pour permettre à beaucoup de se faire un peu d'argent. Les éplucheurs de figues de barbarie squattent les coins et autres quartiers populeux, proposant 3 figues épluchées à 10 DA, dans la perspective d'attirer les amateurs de ce délicieux fruit. Ceux qui font ce travail, en tirent de substantiels bénéfices qu'ils réservent pour le Ramadhan. Le chômage a également poussé de nombreux jeunes à s'autoproclamer gardiens de voitures. Ainsi, les rues sont devenues, par la force des choses, des parcs payants. Tout conducteur qui gare son véhicule dans n'importe quelle grande rue est contraint de payer 30 ou 50 DA. Personne n'y trouve à redire, si l'on sait que le véhicule sera bien gardé. A Aïn Beïda, à la tombée de la nuit, des jeunes installent brasero, théière et cacahuètes. Beaucoup savourent ce thé à la menthe qu'on sert en plein air.