Pratiquement, tous les sites et espaces du rivage ont été pris d'assaut cette année par des jeunes et des familles venant de la wilaya mais aussi de l'étranger, des régions limitrophes, de l'Algérois et du sud du pays. Selon un recensement officiel, près de 4 000 000 de personnes ont fréquenté les lieux depuis l'ouverture de la saison estivale. Ce rush était notamment constaté le long des axes routiers et à l'entrée de la ville de Ténès, où l'unique carrefour de ce passage obligé était submergé par les automobilistes, créant de longs embouteillages. Les espaces forestiers longeant la côte ont été aussi envahis par les estivants en quête de tranquillité et de détente, avec une vue imprenable sur la mer. Malheureusement, si dame nature a tout donné à cette région en termes de paysages naturels féeriques, rien n'a été fait par les pouvoirs publics pour hisser ce littoral au diapason des autres villes côtières. Comme à l'accoutumée, le grand point noir aura été le manque de structures d'hébergement et de restauration et la carence des collectivités en matière d'amélioration des conditions d'accueil. Les projets touristiques inscrits, ou ceux lancés depuis plusieurs années (au nombre de trois), tardent à voir le jour, alors que les plages autorisées à la baignade sont carrément dépourvues des commodités nécessaires (eau, sanitaires, etc.). Les responsables et élus n'ont encore rien compris à l'importance du secteur du tourisme et aux retombées positives qu'il génère sur la vie sociale et économique des populations de la côte, dont la situation n'est pourtant guère reluisante. Malgré l'effort consenti par l'ADE, l'approvisionnement en eau potable laisse à désirer du fait de la vétusté des réseaux urbains de distribution. Les ménages ont souvent recours aux revendeurs du précieux liquide qui viennent généralement de la plaine du Cheliff pour proposer leur « service », moyennant un prix fort pour la citerne de 3 000 litres, soit 800 DA. Les produits agricoles manquent aussi sur les étals et lorsqu'ils sont disponibles, ils sont vendus à des prix élevés. Idem pour le lait, ce produit de large consommation, qui est cédé à 30 DA le sachet, ainsi que pour le pain qu'on a du mal à trouver après 10 h. Sur un autre plan, celui de l'hygiène, le décor est aussi en nette dégradation avec l'amoncellement des ordures le long des plages et la prolifération des sachets en plastique tout autour. La création d'une décharge sauvage, juste à côté de la plage de Mainis, à l'ouest de Ténès, en est une parfaite illustration. Passons sur les autres « obstacles » créés ici et là devant les estivants, ce qui n'a fait que gâcher leur séjour tant attendu. Inutile aussi de parler de l'animation culturelle et artistique, tant ce volet important des vacances a été négligé, voire jeté aux oubliettes par les services concernés. La leçon sera-t-elle retenue ? Des dispositions seront-elles prises l'année prochaine pour améliorer le séjour des estivants ? Autant de questions qui restent sans réponse pour le moment.