Le bidonville de Tamdhikt, un village relevant de la commune de M'Kira, érigé depuis l'ère coloniale à quelques encablures seulement du chef-lieu de la daïra de Tizi Ghenif-au sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou-subsiste toujours, au grand dam des familles qui y vivent. Ces dernières au nombre de 130, selon l'estimation du P/APC de M'Kira, croupissent en attendant le respect des engagements pris par plusieurs responsables locaux quant à leur prise en charge. Les familles qui y vivent sont venues de différentes localités du pays ; arrivant ici depuis plusieurs années en fuyant leurs localités d'origines, elles ont bâti un rempart de misère et d'anarchie. Une virée dans ce bas-fond, qu'on croyait disparu de notre société, nous renseigne sur le calvaire que ces familles doivent endurer et endureront plus encore. En effet, des centaines d'habitations précaires s'enchevêtrant l'une dans l'autre, nous donnent l'impression qu'elles étaient construites à la va-vite et juste pour servir d'abris temporaires. Mais le destin en a décidé autrement, comme nous le témoigne cet habitant d'une soixantaine d'années : « Le jour où j'ai atterri ici dans les années 1980, c'était juste pour un temps, mais je demeure encore à Tamdhikt dans cette masure qui est devant vous, vingt-huit ans plus tard. » Ce père de famille, se déclare également incapable d'assurer la subsistance et la scolarité à ses six enfants et de construire une maison décente par ses propres moyens, « cela me paraît impossible si l'Etat ne se penche pas sur notre cas ! », estime-t-il.