Le filet social, qui a été présenté par ses initiateurs -il y a quelques années- comme une mesure transitoire en attendant la solution pérenne et efficace pour la lutte contre la pauvreté dans les localités enclavées, est devenu au fil des années comme des mini-pensions séduisant les pauvres. Comme partout ailleurs, le service social de la commune d'Aït Yahia Moussa chargé de gérer les contrats du filet social (IAIG et l'ESIL), subit une forte demande de la part des citoyens éligibles à ces deux dispositifs sociaux. Selon le responsable dudit service, le nombre des demandeurs de ces indemnités s'élève à 5 000, « et nous n'avons que 150 postes ! Ce qui est très loin de répondre à cette forte demande », nous explique le 2ème vice-président de l'APC. Ces postes d'emplois temporaires sont devenus dans cette commune déshéritée comme ultime recours de milliers de personnes frappées de plein fouet par la pauvreté. Les jeunes chômeurs, qu'ils soient universitaires ou autres, figurent rarement sur les listes des bénéficiaires de ces contrats. Le plus grand lot est versé pour des catégories sociales très vulnérables comme l'affirme notre interlocuteur : « Nous essayons de toucher surtout les personnes sans ressources tels les veuves, les malades chroniques, les personnes isolées, des pères de familles nombreuses qui ont des difficultés financières et quelques jeunes chômeurs. » Chaque mois, la liste doit être refaite pour tenter de satisfaire tous les demandeurs. Ce qui est impossible du fait de ce nombre limité. Outre cela, les jeunes refusent d'effectuer les tâches qu'on leur a assigné à cause de cette misérable somme (3000 DA), mais pour d'autres cela représente un salaire et ils n'ont pas le choix. En effet, des dizaines d'ouvriers ont travaillé pendant des années avec cette somme puis ils ont été intégrés dans la régie communale. Par ailleurs, selon des voix anonymes, la façon avec laquelle les services de la commune gèrent ces contrats est entachée d'irrégularités. Ainsi, selon toujours eux, on retrouve toujours les mêmes noms sur la liste tout au long du mandat d'un exécutif. Dans l'espoir de venir à bout de cette pratique et d'enlever toute équivoque, nos interlocuteurs ont décidé de proposer aux élus, dans les prochains jours, que les listes des bénéficiaires soient soumises à l'approbation lors des séances de délibérations.