A la ville comme à la campagne, les citoyens de la wilaya de Béjaïa sont désormais habitués aux coupures intempestives de courant électrique aux heures où ils en ont le plus besoin. Béjaïa. De notre bureau Si le dîner aux chandelles à l'heure du f'tour s'est imposé dans beaucoup de foyers, ce n'est guère par romantisme mais par nécessité. Renseignement pris, au niveau de la direction régionale de Sonelgaz, l'on invoque un problème lié à une centrale de l'est du pays, des problèmes de transport et un déficit de 200 mégawats qu'il faut répartir à travers les wilayas de l'Est et de l'Ouest. « Nous avons organisé un délestage tournant. Chaque jour, à partir de 13h, une grande localité est coupée pendant une demi-heure. Ces derniers jours, nous sommes passés des zones montagneuses, à qui nous offrons un peu de répit, aux zones urbaines et aux grandes agglomérations », dira M. Ikhlef, le directeur régional qui en profite pour appeler les citoyens à réduire leur consommation d'énergie électrique. Les pics de chaleur de cette première semaine de Ramadhan ont poussé les citoyens à la surconsommation à travers notamment la climatisation. Le petit effort pédagogique consenti par Sonelgaz dans la sensibilisation du citoyen à consommer avec modération une énergie difficilement renouvelable n'a apparemment pas donné les fruits escomptés, étant donné que l'on assiste aux mêmes réflexes de surconsommation conduisant aux mêmes coupures et autres délestages. Obligés de faire face à des situations qui entraînent non seulement des désagréments, mais aussi des pertes sèches de matériel électroménager grillé, les citoyens rejettent la faute et le délit de négligence sur une entreprise qui n'a pas su se projeter dans le futur pour mieux répondre aux besoins d'une société en pleine mutation. Un ancien cadre de la boîte n'hésite pas à apporter un peu plus d'eau au moulin de la contestation populaire qui touche une entreprise pour laquelle on ne consent à accorder de la célérité que lorsqu'il s'agit de couper le jus aux consommateurs en retard de paiement. « Il n'y pas que les délestages. Il y a également des coupures pour manque d'entretien du réseau », dira cet ancien cadre qui tient à garder l'anonymat.