Selon la responsable de la communication de Sonelgaz, il ne s'agit en aucun cas de délestage. Embêtant. Les coupures d'électricité sont de plus en plus fréquentes. Les Algérois sont à tour de rôle plongés dans le noir. Depuis jeudi dernier, plusieurs quartiers de la capitale ont été privés de courant. Le pire est que ces coupures fréquentes surviennent au moment du f'tour. Affaiblis par le jeûne durant toute la journée, les Algérois se sont trouvés forcés de dîner à la chandelle. La population algéroise n'est pas la seule à avoir vécu le calvaire. C'est tout le centre du pays qui, à un moment ou à un autre, a connu le black-out. Des coupures ont été signalées un peu partout à Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa, Bordj Bou Arréridj, etc. Pourtant, aucun incident majeur n'a été signalé ces derniers jours. Pourquoi ces coupures? S'agit-il, au regard du temps caniculaire et de l'utilisation record des climatiseurs, d'un délestage? se demandent quotidiennement les citoyens dépités. Ces derniers ne comprennent pas ce qui se passe alors que Sonelgaz n'a donné aucune information sur le fait que des incidents allaient perturber momentanément la distribution d'électricité. Contactée hier par nos soins, l'entreprise Sonelgaz a écarté l'hypothèse d'un délestage. «Il ne s'agit en aucun cas d'un délestage», nous a déclaré la chargée de communication de Sonelgaz. Elle précise, par ailleurs que les coupures ne sont en aucun cas liées au problème de production ni de la demande. Ces coupures, explique-t-elle, sont dues aux mauvaises conditions climatiques qui ont provoqué la chute des pylônes de haute tension qui alimentent les villes à partir des centrales électriques. Justifiant les coupures quotidiennes du courant, la responsable de la communication reconnaît toutefois la gravité de l'incident. «L'opération prend un peu de temps», a-t-elle indiqué. Se voulant rassurante, notre interlocutrice affirme: «L'entreprise travaille d'arrache-pied pour rétablir les réseaux.» D'après ses propos, le problème des coupures sera réglé aujourd'hui au plus tard demain. Dans un communiqué rendu public vendredi dernier, Sonelgaz avait indiqué que «les mauvaises conditions climatiques de ces dernières 24 heures ont provoqué des perturbations importantes sur le réseau de transport de l'électricités entraînant la chute de pylônes haute tension dans la région Centre. Ce qui a occasionné des coupures de l'alimentation électrique dans plusieurs localités du pays». Or, les raisons invoquées par Sonelgaz sont peu convaincantes. Il faut reconnaître que le vrai problème demeure la fragilité des réseaux de transport d'électricité ainsi que le manque de production. La preuve, ces coupures ne datent pas d'aujourd'hui. Qu'il fasse chaud ou froid ou qu'il y ait un vent puissant, c'est le «black-out» dans les foyers algériens. Même si l'entreprise ne l'admet pas, il n'en demeure pas moins que les capacités de production de l'électricité sont devenues insuffisantes par rapport à la demande croissante. D'ailleurs, Sonelgaz n'a jamais dissimulé les problèmes financiers auxquels elle fait face, qui ne lui ont pas permis de réaliser ses programmes d'investissement pour doubler la production. C'est pourquoi elle a demandé depuis plus d'une année l'augmentation des tarifs de l'électricité et de gaz, ce que le gouvernement a, jusqu'ici, refusé. A la question de savoir s'il y aura une hausse des prix en 2009, notre interlocutrice est catégorique: «Je n'ai aucune réponse». «Nous n'avons pas reçu de réponse jusqu'a présent», finit-elle par dire. Transmis depuis longtemps au gouvernement, le dossier des augmentations des tarifs n'est toujours pas tranché. Le gouvernement, semble-t-il, n'est pas encore prêt à prendre en charge ce dossier, vite remis dans les tiroirs. Ce que Sonelgaz a fort peu apprécié elle qui a besoin de liquidités pour financer le développement de ses réseaux. La société aurait sollicité la commission de régulation des prix pour revoir ses propositions et relancer la demande.