Un diplomate américain, Christopher Ross, sera nommé dans les prochains jours envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, a assuré, hier, le quotidien espagnol El Pais. Ce spécialiste du monde arabe sera nommé « dans les prochains jours » par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, selon El Pais, qui cite des sources proches des négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Il remplacera le Néerlandais Peter van Walsum, dont l'ONU a annoncé le 28 août qu'elle ne renouvellerait pas son mandat. Le Front Polisario estime qu'il est « de parti pris en faveur du Maroc ». M. Walsum avait en effet déclaré en avril dernier que l'indépendance du Sahara-Occidental était « une option irréaliste ». M. Ross, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Syrie et en Algérie, associé au début des années 1980 au processus de paix au Proche-Orient, assure actuellement la coordination de la lutte antiterroriste au département d'Etat, indique le journal. « Sa nomination constitue une relativement bonne nouvelle pour le Polisario qui a toujours souhaité que le médiateur des Nations unies soit un Américain, car il disposera du soutien de l'administration américaine, la seule qui puisse exercer une pression efficace sur Rabat », estime El Pais. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a estimé, dimanche, à Rabat qu'il était grand temps de régler le conflit du Sahara Occidental, ajoutant que les Etats-Unis soutiendraient les futures discussions entre Rabat et le Polisario. Le Maroc, qui a annexé en 1975 cette ancienne colonie espagnole, et le Front Polisario, qui réclame son indépendance, ont mené depuis juin 2007 quatre séries de négociations infructueuses à Manhasset, près de New York. Une nouvelle série de négociations est prévue à une date non précisée. Le Maroc propose une large autonomie du Sahara Occidental sous sa souveraineté. Cette initiative est rejetée par le Polisario qui réclame l'indépendance du territoire via un référendum d'autodétermination. Rappelons que le premier à avoir occupé ce poste dès 1997, est l'ancien secrétaire d'Etat américain, James Baker, chargé par le secrétaire général de l'ONU de l'époque M. Kofi Annan de « remettre sur les rails le processus de paix ». Il a démissionné de son poste en 2005 en signe de protestation contre les blocages marocains.