C'est finalement un diplomate américain, Christopher Ross, qui sera nommé, dans les prochains jours, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, en remplacement du Néerlandais Peter Van Walsum, rapportait dans son édition d'hier le quotidien espagnol El Pais. Ce spécialiste du monde arabe sera nommé dans les prochains jours par Ban Ki-moon, précise El Pais qui cite des sources proches des négociations entre le Maroc et le Front Polisario. M. Ross, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Syrie et en Algérie, a été associé au début des années 1980 au processus de paix au Proche-Orient et assure actuellement la coordination de la lutte antiterroriste au département d'Etat, ajoute la même source. L'entrée en scène d'un diplomate américain intervient au moment où la chef de la diplomatie américaine, Condoleezza Rice, a émis le souhait, depuis Rabat, que soit définitivement réglé le conflit sahraoui à travers une «solution mutuellement acceptable». Les Etats-Unis, avait-elle ajouté lors de sa tournée maghrébine, vont soutenir les futures discussions entre Rabat et le Front Polisario. Cette prise de position ainsi que le remplacement de Van Walsum ont été favorablement accueillis par la partie sahraouie qui avait énergiquement dénoncé le parti pris de l'ancien facilitateur aux négociations de Manhasset. Ces données sont perçues comme un signe encourageant à la reprise de ces pourparlers qui en sont à leur quatrième round sans résultat probant. Réuni mardi dernier, le Conseil des ministres sahraoui a exprimé sa «disposition à poursuivre la coopération avec l'ONU pour faire aboutir les négociations en vue de parvenir à une solution pacifique au conflit et de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination». Dans un communiqué sanctionnant cette réunion présidée par le chef de l'Etat sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, le Conseil a estimé «inconcevable un règlement du conflit sans permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à la liberté et à l'indépendance». Le Conseil a, par ailleurs, passé en revue la situation prévalant dans les territoires occupés et le sud du Maroc, et salué, à l'occasion, la lutte du peuple sahraoui dans ces régions, tout en l'incitant à davantage de «cohésion et à poursuivre la lutte afin de faire échec aux enjeux et desseins de l'occupant marocain». Les membres du Conseil se sont, enfin, penchés sur les préparatifs liés aux événements à venir dans les camps des réfugiés sahraouis et les territoires libérés, comme la tenue du 6ème congrès de l'Union des travailleurs sahraouis prévu du 19 au 21 octobre prochain. M. C.