“Notre position n'a pas changé et l'Espagne est toujours en faveur d'une solution basée sur le principe de libre détermination du peuple sahraoui” et sur son droit à l'autodétermination, a déclaré hier le chef de la diplomatie espagnole devant la presse étrangère à Madrid. Voilà une déclaration officielle qui met un terme aux suppositions faisant état d'un alignement du gouvernement espagnol sur les thèses marocaines dans le conflit du Sahara occidental. Miguel Angle Moratinos répondait à une question faisant état que l'Espagne, qui va assurer la présidence de l'UE au cours du 1er semestre 2010, avait modifié sa position sur la question du Sahara occidental dans un sens plus favorable à Rabat. Il a tout simplement nié cette possibilité, tout en appelant au “dialogue bilatéral” entre les deux parties. Et là aussi la réponse a toute son importance, car le ministre espagnol a bien parlé de dialogue bilatéral entre le Maroc et le Front Polisario, limitant ainsi le conflit à ces deux parties, contrairement à la position marocaine, qui a cherché par tous les moyens à impliquer d'autres parties, particulièrement l'Algérie. Ceci étant, Miguel Angel Moratinos a par ailleurs estimé que l'Europe doit “s'engager davantage” pour rechercher un accord “mutuellement acceptable” sur le statut du Sahara occidental. Il a notamment souligné qu'il y avait actuellement “à Madrid, Paris et Washington, la même vision et la même volonté” de trouver une solution à ce problème sous l'égide des Nations unies, ce qui devrait permettre une relance des discussions. Pour rappel, depuis juin 2007, le Maroc et le Polisario ont mené quatre séries de négociations infructueuses à Manhasset, près de New York. Une nouvelle série de négociations est prévue à une date non précisée. Au début du mois de janvier, Ban Ki-moon a nommé un nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, le diplomate américain Christopher Ross. Ce dernier succède au Néerlandais Peter van Walsum, dont le mandat a expiré fin août et qui était accusé de favoriser le Maroc après avoir déclaré que l'indépendance du Sahara occidental était “irréaliste”. Merzak Tigrine