La bibliothèque communale d'El Flaye a organisé samedi dernier, en collaboration avec l'APC, une conférence sous le thème « Aït Ouaghlis, entre légende et réalité ». De nombreux invités y ont pris part, entre autres, Djoudi Atoumi, auteur et ancien officier de l'ALN, Ali Sayad, anthropologue, et Bahloul Slimane, romancier. Djamil Aïssani, professeur à l'université de Béjaïa et fondateur de l'association Gehimab, a mis en relief la monographie de la région de Sidi Aïch, son histoire, son rôle à travers les différentes périodes et surtout sa contribution à la renaissance culturelle et du savoir dans la région de Béjaïa qui a connu une histoire riche. « La ville de Béjaïa était un centre d'enseignement supérieur ; on y venait pour compléter sa formation au même titre qu'au Caire, Tunis et Tlemcen. Plusieurs centaines d'étudiants (dont beaucoup d'Européens) se pressaient dans des écoles et mosquées ou enseignaient théologiens, juristes, philosophes et savants des plus réputés du monde musulman » dit-il. Lui succédant M. Bouzit, auteur, s'est étalé longuement sur l'histoire du arch des Aït Waghlis, ses origines et sa place dans les différentes étapes de l'histoire de la région et du pays en général. Par ailleurs, le renforcement et le développement du musée « Aït Waghlis », récemment réalisé au siège de l'APC d'El Flaye, a été un autre point soulevé par les présents. Ce à quoi M. Aïssani préconisera la réalisation carrément d'un grand musée dans la même localité. « Pour qu'un tel projet soit mis en œuvre, il faut qu'il y ait une étude préalable. Ce musée va collecter, conserver et mettre en valeur les témoignages matériels de l'histoire de la tribu des Aït Waghlis et de ses habitants, et il sera un lieu de réflexion sur des questions contemporaines éclairées par les travaux récents d'archéologie, d'histoire et de sciences sociales » soutient-il. Et de considérer que « cette structure devra dépasser le cadre local. Il s'agit de concevoir un musée national ou régional pour permettre aux visiteurs de se familiariser avec l'organisation et la structuration de la société Kabyle ». « La démarche consiste à la vulgarisation des éléments à l'origine de la renommée de la tribu des Aït Waghlis » conclut-il.