Depuis la mise en application de la nouvelle instruction interministérielle, les banques ne sont plus aussi étanches au dispositif d'aide aux chômeurs promoteurs CNAC. Cette instruction confère aux conseillers animateurs de la caisse la prérogative de déposer, eux-mêmes, les dossiers soumis pour financement auprès des banques. « Désormais, ce ne sont plus les promoteurs qui déposent leurs dossiers de financement auprès des banques. L'instruction interministérielle, dont nous avons été destinataires il y a près de deux mois, prévoit que le dépôt des dossiers soit effectué par les conseillers animateurs de la CNAC. Depuis, nous avons pu constater que les cinq banques adhèrent, de plus en plus, à notre dispositif et ne lui sont plus aussi étanches », affirme Mostefa Farhi, un cadre supérieur de la caisse. Comme argument, il indiquera que depuis près de deux mois, jusqu'à 20 accords de financement sont, en moyenne, émis par les banques au moment où ils n'étaient que de 3 à 5, quelques mois auparavant. Avec cette nouvelle instruction, à laquelle s'ajoutent les trois autres mesures d'allégement appelées à entrer en vigueur, à partir du mois de septembre de l'année en cours, la volonté politique de prouver l'efficacité du dispositif est clairement affichée. « Depuis ces derniers temps, l'on sent comme si il y a une force politique qui pèse de tout son poids pour permettre une meilleure fluidité dans le dispositif. Le mot semble être donné à tous les niveaux pour que le dispositif puisse profiter à un maximum de candidats », relève M. Farhi. Concernant les trois mesures d'allégement, rappelons qu'outre le passage de la limite d'âge des bénéficiaires du dispositif pour la création d'activité de 35 à 55 ans, l'allégement de la période d'inscription à l'Agence nationale de l'emploi (Anem) de six à un mois, il est surtout prévu de revoir à la hausse le montant du Prêt non rémunéré (PNR). Celui-ci sera, en effet, porté de 5 à 10 millions de dinars. Avec l'amendement et l'entrée en vigueur de ces mesures, les candidats au dispositif seront à même d'investir dans des créneaux qui leur étaient jusque-là inaccessibles vu les contraintes administratives et financières sur lesquelles ils butaient pour la mise sur pied de leurs projets. Toutes ces mesures s'inscrivent dans les nouvelles orientations du gouvernement et consistent à encourager la multiplication des microentreprises qui ont fait leurs preuves dans plusieurs économies, telles l'Italie et l'Espagne. Deux modèles sur lesquels s'inspire notre pays pour faire des dispositifs Cnac, Ansej ou autres, la nouvelle force de frappe sur le marché de l'emploi en Algérie. Les premiers indices de la ruée, de plus en plus persistante des chômeurs, vers ce dispositif sont à Annaba. Depuis qu'il est de vigueur (fin 2004 au 3 septembre), plus de 9 000 dossiers ont été déposés à la direction régionale Cnac de Annaba ; 6 100 d'entre eux ont été approuvés par le Comité de sélection et de validation (CSV), et au profit desquels ont été émises 6 000 attestations d'éligibilité. Seulement près de la moitié a été étudiée par les comités bancaires, lesquels ont fini par décider du financement de 1 715 projets. Quelques chiffres repères arrêtés au 3 septembre n 1 715 accords bancaires émis par les cinq banques 1 329 Prêts non rémunérés (PNR) débloqués à ce jour par la Cnac 980 entreprises ont réellement démarré. 3 500 annoncées comme créés par les promoteurs 2300 réellement créées 2 milliards de dinars est le coût total des projets 171 millions de dinars est l'apport personnel des chômeurs promoteurs 465 millions de dinars est le total des PNR 1, 382 million de dinars est le total des prêts accordés par les banques.