Construite pendant la colonisation française pour en faire un camp de concentration à la fin des années 1950, la cité de Tamdikt, qui relève de la commune de M'kira dans la daïra de Tizi Ghenif, compte près de 150 ménages vivant dans une indigence qui donne des frissons. Ce monument de misère domine une bonne partie de la RN68, à 80 km à l'est de la capitale. Casés dans des bâtisses en parpaing sans fondations, menaçant ruine, risquant l'effondrement à tout moment pour certaines, les habitants continuent de souffrir le martyre, gavés de vaines promesses, des responsables à tous les niveaux, pour réhabiliter leur cité et ce, depuis 15 ans, à entendre ces laissés-pour-compte. « Ces promesses interviennent particulièrement à chaque échéance électorale depuis pratiquement la période des DEC, mais en fin de compte c'était juste pour contenir nos incessantes requêtes », dit l'un d'eux. « La vétusté des baraques a été aggravée par le séisme de mai 2003. Nos masures présentent des fissurations importantes. Aucun signe de prise en charge des pouvoirs publics ! On a refusé même de nous considérer comme étant des sinistrés », ajoute notre même interlocuteur. N'ayant rien vu venir, quelques habitants essaient d'améliorer leur espace en fonction de leurs moyens. Les habitants ont été invités par la suite à remplir un imprimé dans lequel ils sont appelés à choisir entre deux options à savoir la reconstruction sur place de leurs habitations ou opter pour le bâtiment (OPGI). « Voilà encore un autre canular ! Nos responsables en panne de solutions inventent toutes sortes de mesures uniquement pour cacher leur manque de volonté de se pencher sur nos conditions inhumaines et leur incompétence », réagit un père de famille désappointé. En outre, la pénurie d'eau représente un calvaire inégalable si bien que les citoyens achètent ce liquide précieux à longueur d'année à 1200 DA la citerne de 3000 l ou 10 DA le jerrican de 20 l et ce malgré l'existence d'un réseau d'AEP. Ce dernier abrite actuellement des travaux de réfection en prévision de l'acheminement de l'eau du barrage Koudiat Acerdoune. En été, le pire est atteint : des processions de femmes sillonnant ravins et oueds à la recherche de l'eau, un spectacle désolant qui n'échappe pas aux yeux de toute personne de passage sur les lieux. En matière d'infrastructures, exceptés une école primaire, une unité de soins et un CEM, le village accuse un manque flagrant. Ainsi, pour le moindre service, les habitants sont contraints de se déplacer à Tizi Ghenif ou à Chaâbet El Ameur (Boumerdès).