Près d'une centaine de familles, résidant au niveau du site des chalets Mimouni Hammoud dans la commune de Bordj El Kiffan, n'en finissent pas de subir au quotidien les affres d'une situation dramatique, conséquence des conditions lamentables dans lesquelles elles sont contraintes de vivre. En effet, hormis l'exiguïté de ces chalets, qui ont pour la plupart dépassé de loin leur capacité de contenance, ils contiennent de surcroît de l'amiante hautement cancérigène. « Nos enfants souffrent de maladies chroniques, telles que l'asthme et les allergies », se lamente un père de famille, tout en exhibant une pile d'ordonnances, et d'ajouter : « Il est plus qu'urgent que les pouvoirs publics se penchent sur notre cas avant que les maladies ne finissent par nous décimer. » Ces familles, qui ont passé une quinzaine d'années dans le centre de transit Djillali Ghanem dans la commune de Bab El Oued, dans des conditions à peux près similaires à celles de Bordj El Kiffan, ont reçu avant leur transfert sur ce site des promesses fermes de la part de la wilaya déléguée, quant à leur relogement définitif. Chose qui n'a hélas pas été faite. Prévu en fait pour ne durer que 18 mois, le relogement de ces familles a duré cinq années consécutives, avec cependant des suites désastreuses notamment sur la santé des locataires qui se détériore de jour en jour. « Un de nos voisin a perdu la vie des suites d'une maladie qu'il a contractée dans ces chalets », dira Omar un résidant du site, avant d'ajouter, « la liste des problèmes dans lesquels nous baignons n'est malheureusement pas exhaustive », il s'agit dans ce contexte principalement de l'éloignement de l'école primaire, qui oblige les écoliers à marcher au moins 5 kilomètres, ainsi que du vacarme provoqué par les incessants passages de camions, même la nuit. Par ailleurs, ces citoyens ont fini par perdre tout lien avec les administrations locales. Ils ne peuvent se faire délivrer des documents administratifs, tels que les certificats de résidence. Excédés par le non-aboutissement de leurs multiples requêtes menées auprès de la wilaya déléguée, ces citoyens menacent aujourd'hui de recourir à l'occupation de la rue pour faire valoir leur droit à un logement décent.