Opéré par petites doses depuis les émeutes d'avril dernier, le changement de l'exécutif a pris ces derniers jours une dimension telle que huit chefs de daïra sur les treize que compte la wilaya ont été touchés par le mouvement dans ce corps. Chlef : De notre bureau Ils rejoignent ainsi l'ex-wali et son secrétaire général (mutés au lendemain du mouvement de colère) ainsi que les directeurs de l'éducation et de la jeunesse et des ports, admis d'office à la retraite. Certains chefs de daïra, à l'image de ceux de Ténès et d'Abou El Hassen, ont passé plus de sept ans à la tête de leurs circonscriptions respectives. Mais rien n'a changé dans ces régions, comme c'est le cas pour les autres agglomérations. Le constat est le même avec son lot de cités clochardisées, de routes et trottoirs dégradés, de fort taux de chômage, d'environnement agressé, d'urbanisme malmené et de dossiers en souffrance, tel celui de la distribution des logements sociaux. Où sont passés les centaines de milliards de dinars censés « relooker » ces agglomérations et leur donner un nouveau visage ? Que feront leurs successeurs ? Seront-ils à la mesure de l'immense tâche qui les attend ? Autant de questions qui reviennent sans cesse dans les discussions des Chélifiens. Mais ces derniers ne sont pas pour autant satisfaits du rythme du changement opéré dans la sphère dirigeante de la wilaya. D'après eux, beaucoup reste à faire et la rupture avec les anciennes pratiques passe nécessairement par une remise en cause en profondeur de l'ordre établi et de la manière dont étaient gérées les affaires publiques, notamment dans la gestion des marchés publics et des dossiers de l'habitat, de la préservation des terres agricoles, des équipements publics et de la réhabilitation des grands centres urbains, pour ne citer que ceux-là. Le nouveau wali a eu un avant-goût de ce qui l'attend, à travers la tournée qu'il a effectuée dernièrement à travers les 35 communes de la wilaya. Même s'il part en « guerre sur un terrain miné », il a au moins l'avantage de pouvoir travailler avec une nouvelle équipe et à l'abri, nous le pensons, de sphères influentes qui ont causé beaucoup de dégâts au développement local. Certes, la mission n'est pas de tout repos, mais le défi peut être relevé, pour peu que le chef de l'exécutif de la wilaya et les élus se mettent en phase avec leurs administrés et daignent les écouter.