Il y a une année, le 27 avril 2008, les communes voisines de Chlef et de Chettia étaient secouées par de violentes émeutes. Chlef. De notre bureau Conséquences : 130 jeunes arrêtés et écroués et des dégâts matériels importants causés à des biens publics et privés, dont des structures de l'administration et le dépôt régional de médicaments Chelif Pharm. Parmi les mis en cause, certains ont été condamnés à des peines allant d'un an à cinq ans de prison ferme, d'autres, au nombre de 77, seront jugés mercredi prochain pour les mêmes faits, à savoir destruction de biens publics et privés, incendie, vols, pillage, attroupement et violence contre les forces de l'ordre. Quant aux édifices publics touchés, la plupart ont fait l'objet de travaux de restauration et de remise en état. C'est le cas notamment des sièges de certaines directions de l'exécutif, des recettes d'Algérie Poste, des agences et du central téléphonique d'Algérie Télécom, du musée régional et des antennes administratives des APC. Le facteur déclenchant de ces émeutes a été sans conteste le procès intenté par l'ex-wali de Chlef - muté depuis à Annaba - contre le coordinateur des sinistrés, Mohamed Yacoubi, pour « diffamation et outrage à fonctionnaire ». En fait, ce dernier s'était exprimé dans la presse sur « l'annulation d'une aide à la reconstruction de 100 millions de centimes pour chaque famille et sur la carence et le silence des autorités quant à la prise en charge du dossier en général des habitations en préfabriqué ». D'ailleurs, lors de la première audience qui avait été reportée par le magistrat, des centaines de citoyens avaient organisé une marche pacifique du siège du tribunal jusqu'au siège de la wilaya. Après avoir vainement attendu une audience du premier responsable de l'exécutif, les manifestants ont dû rebrousser chemin et regagner leurs foyers. C'est dire que le dialogue n'était point le fort des dirigeants de l'époque qui semblaient s'accommoder des relations conflictuelles et du climat malsain qui régnait. L'administration centrale avait tourné le dos aux revendications légitimes des sinistrés et au ras-le-bol de la population en général. Ce n'est qu'après le mouvement de protestation qu'elle s'est empressée de dépêcher des émissaires pour calmer les esprits et reprendre à son compte les décisions que les habitants ne cessaient de réclamer depuis de longues années. C'est le cas de la cession des logements en préfabriqué gérés par l'OPGI et l'octroi d'une aide financière pour le remplacement de ce type d'habitat érigé au lendemain du séisme de 1980. Si la première mesure a pu connaître un début de solution, la seconde, en revanche, ne fait pas l'unanimité au sein de la population, laquelle estime que le montant de 70 millions de centimes ne peut suffire à la réalisation d'une habitation digne de ce nom. C'est la raison pour laquelle ce dispositif n'a pas suscité l'engouement souhaité, dans la mesure où seuls une quarantaine de postulants à ce soutien ont été enregistrés à ce jour. Les sinistrés ont l'impression que rien n'a changé sur ce plan et qu'il va falloir abandonner leurs vieux rêves, en dépit des promesses des uns et des assurances des autres. Le dossier du préfabriqué restera toujours comme un point noir et une chape de plomb que freinera le développement local.