Les 145 Etats membres de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont entamé hier, à Vienne, leur conférence générale annuelle avec au menu la candidature de l'Iran et de la Syrie à un poste, devenu vacant, au conseil des gouverneurs de l'agence. Cette 52e conférence annuelle, prévue pour durer toute la semaine, doit fixer les grandes lignes de la politique de l'agence allant des questions de non-prolifération nucléaire au terrorisme, en passant par les applications médicales de la technologie nucléaire. Deux sujets d'actualité devraient cependant marquer les débats : la candidature de la Syrie et de l'Iran pour un siège au conseil des 35 gouverneurs, laissé vacant par le Pakistan dont le mandat a expiré, ainsi que la colère des pays islamiques face à l'arsenal nucléaire d'Israël, selon des diplomates. Israël est le seul pays du Proche-Orient possédant des armes atomiques, mais refuse d'accepter des inspections internationales de son programme nucléaire. L'an dernier, les pays islamiques ont ainsi pointé du doigt Israël comme une « menace nucléaire » dans une résolution qui n'a finalement pas été votée par l'assemblée générale, alors que les pays de la région Proche-Orient voulaient s'ériger en « zone libre d'armes nucléaires ». Cette année, les pays arabes ont remis le sujet à l'ordre du jour sous l'intitulé « Les capacités nucléaires israéliennes ». La candidature de la Syrie et de l'Iran au poste de gouverneur pour le groupe Proche-Orient et Asie du Sud dans le conseil de l'AIEA, l'exécutif de l'agence nucléaire onusienne, a consterné les pays occidentaux. Selon des diplomates proches de l'agence, en réalité quatre candidats sont envisageables : outre l'Iran et la Syrie, aux programmes nucléaires respectifs fortement controversés, il y a aussi l'Afghanistan et le Kazakhstan. L'assemblée générale est chargée de désigner les 35 membres du conseil des gouverneurs et le choix est généralement adopté par consensus. En cas de désaccord, il faudrait procéder à un vote, ce qui constituerait une première dans l'histoire de l'agence. Alors que Téhéran affirme poursuivre un objectif purement civil avec son programme nucléaire, les Etats-Unis et plusieurs grandes puissances occidentales affirment qu'en réalité les Iraniens veulent se doter de l'arme atomique. Malgré trois séries de sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies, Téhéran poursuit ses activités d'enrichissement de l'uranium, un procédé qui permet de produire du combustible pour une centrale nucléaire, mais peut aussi fabriquer des matériaux pour des armes. Dans le cas de la Syrie, qui a eu un siège au conseil des gouverneurs pendant un an en 2006, Washington affirme que Damas construisait en fait une bombe atomique sous couvert d'une centrale nucléaire dans le désert. Le chantier a été détruit il y a un an par l'aviation israélienne. Damas a accepté la venue de trois inspecteurs de l'AIEA en juin sur ce site, mais refuse toujours des inspections internationales sur d'autres sites suspects.