Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed El-Baradei, a exigé hier de l'Iran, des “explications complètes” concernant ses activités nucléaires. En effet, à l'ouverture d'une réunion de l'AIEA à Vienne, M. El-Baradeï a “demandé à l'Iran de fournir des explications complètes” sur ses activités nucléaires controversées, a indiqué une source diplomatique, selon laquelle le directeur général de l'agence a estimé “regrettable qu'aucun progrès” n'ait été fait par Téhéran dans ce domaine. La réunion de l'AIEA consacrée notamment au dossier nucléaire iranien s'est ouverte hier à Vienne, faisant suite à des informations jugées “alarmantes” sur des tentatives présumées de l'Iran de militariser son programme atomique. La réunion d'été des 35 pays membres du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a débuté à 10h45 (08h45 GMT), avant un discours du directeur général Mohamed El-Baradeï demandant une nouvelle fois à Téhéran de faire toute la lumière sur ses activités nucléaires controversées. Cette réunion se tiendra jusqu'au 6 juin au siège de l'AIEA à Vienne et intervient alors que l'Iran est soumis à une pression accrue pour s'expliquer sur des études suspectes en ce sens. Dans un rapport plus offensif qu'à l'accoutumée, l'agence avait sommé Téhéran de cesser ses activités d'enrichissement d'uranium, comme l'exige le Conseil de sécurité de l'ONU, et surtout de s'expliquer sur des documents suggérant que l'Iran avait tenté par le passé de se doter de la bombe. Ces appels ont été relayés par plusieurs pays, notamment les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, mais ont jusqu'à présent été ignorés par l'Iran, qui assure que son programme nucléaire est strictement pacifique. Le nouveau président du parlement iranien, Ali Larijani, a averti le 28 mai que l'Iran pourrait revoir sa coopération avec l'AIEA si l'agence maintenait sa pression, et l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani a estimé que les sollicitations de l'agence visaient à piéger Téhéran. Dimanche, l'Iran a accusé l'AIEA d'avoir cédé à des pressions occidentales. “S'il n'y avait pas eu les pressions d'un ou deux pays, l'agence aurait pu faire un meilleur rapport”, a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseïni. Depuis la révélation de ces “prétendues études” par l'AIEA en février, l'Iran a constamment qualifié celles-ci de “sans fondement” et de “fabriquées” et a assuré avoir fourni toutes les explications nécessaires. DJAZIA SAFTA