Les anniversaires des événements de 5 octobre 1988 se suivent et se ressemblent pour les parents des victimes et des blessés de Béjaïa qui n'ont pas fini de revendiquer un statut pour leurs enfants. A l'occasion de la commémoration de cette année, leur association, AVO88, a ressorti une copie de la doléance qu'elle adressée l'année passée au chef du gouvernement lui demandant de réparer l'« injustice » qu'il y a dans le statut. Les victimes et blessés d'octobre 1988 ayant été considérés comme des cas d'accidents de travail, leurs parents réclament toujours le statut de martyrs de la liberté et de la démocratie pour leurs enfants. Ils notent qu'ils « n'ont pas été honorés convenablement au même titre que les victimes de la tragédie nationale ». Leurs doléances vont aussi dans le sens de la réévaluation les indemnités que l'Etat accorde aux parents depuis l'année 1989. Calculées sur la base du Smig d'alors, arrêté à 2400 DA, ces indemnités n'ont pas dépassé les seuils des 2000 et 3000 DA depuis cette année-là. « Nous vous informons que nous avons saisi la CNAS, pour une éventuelle réévaluation de ces indemnités, qui nous a orienté vers vos services en nous indiquant qu'il n'est pas de son ressort de procéder à (cette) réévaluation » écrit l'AVO 88 au chef du gouvernement. Ils sont cinq jeunes à tomber sous les balles de la répression lors des événements qui ont éclaté le 5 octobre 1988. Kheloufi Arezki, Deba Mahmoud, Bouaoudia Atmane, Temassine Abdelhamid, et Ouari Nacer ont tous été tués le 9 octobre dans différents quartiers de la ville de Béjaïa dans le feu des événementséclatés le 5 octobre. Un rassemblement a eu lieu dimanche en leur mémoire à la maison de la Culture de Béjaïa avant le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la stèle érigée, il y a quelques années, sur l'esplanade à la mémoire des martyrs d'octobre.