Les années se suivent et se ressemblent pour les sinistrés du séisme d'El Asnam (aujourd'hui Chlef). En effet, le 29ème anniversaire de cette catastrophe, qui a été commémorée avant-hier samedi, n'a rien apporté de nouveau pour les 18 133 familles des habitations en préfabriqué réalisées autour de l'ancien tissu urbain. Le dialogue de sourds persiste entre les autorités centrales et locales et les occupants de ce type d'habitat, les sinistrés qui n'ont pas accepté dans leur majorité la formule de l'habitat rural décidée pour le remplacement de ces constructions. L'aide de 70 millions de centimes est jugée largement insuffisante pour la mise en œuvre de cette opération, ce qui explique le peu d'engouement des habitants pour ce dispositif qui avait, rappelons-le, été décidé par le Gouvernement en février dernier. Jusqu'au 6 octobre dernier, seuls 262 dossiers de postulants avaient été déposés au niveau des commissions de daïra. Cela est interprété comme un boycott qui ne dit pas son nom. Encore une fois, le sujet a été évacué des cérémonies qui ont marqué la commémoration, samedi, du douloureux événement en présence des responsables locaux. Ces derniers se sont contentés d'activités n'ayant aucun lien avec le drame que vivent ces milliers de familles depuis 29 ans. Ils ont assisté à des conférences louant « l'effort de l'Etat en matière de prévention et de prise en charge des catastrophes ». Dehors, les discussions des Chélifiens – qui étaient mis à l'écart – tournaient essentiellement sur « la marginalisation et l'exclusion des sinistrés et la fuite en avant des pouvoirs qui ne veulent pas écouter et satisfaire nos revendications légitimes », disent-ils. Ce qui a ajouté à leurs malheurs, c'est le silence intrigant de la coordination des cités en préfabriqué, dont les dirigeants n'ont pas donné signe de vie depuis la dernière élection présidentielle. Est-ce à dire que le dossier des sinistrés est définitivement clos ?