L'Association des victimes d'octobre 1988 (AVO) de Béjaïa ne désespère pas de faire aboutir sa principale revendication : l'octroi du statut de martyr aux victimes décédées et un traitement plus « honorable » aux blessés. La nouvelle détermination des animateurs de l'AVO semble attisée cette fois-ci par l'annonce d'indemnisations conséquentes pour les victimes des événements du printemps noir, soit les émeutes prolongées qu'a connues la région de Kabylie à partir d'avril 2001. Dans une déclaration remise à notre bureau, l'association dénonce « la politique du deux poids, deux mesures », appliquée aux deux dossiers par les pouvoirs publics. Ainsi, l'on ne comprend pas que le dossier des événements de 2001, sur son aspect indemnisation, soit traité directement et avec intérêt par la chefferie du gouvernement, alors que le cas des victimes d'octobre 1988 soit encore géré par le ministère du Travail, puisque considérées comme des « accidentées » de travail. L'AVO révèle des montants d'indemnisation mensuelle ne dépassant pas les 2000 DA pour les blessés et 3000 pour les personnes décédées, durant les émeutes d'octobre 1988. Aussi, dans la même déclaration, il est exigé une revalorisation des indemnités perçues et un alignement « par équité » sur les montants accordés aux nombreuses victimes du printemps noir. Au-delà de la réparation matérielle, les sociétaires de l'AVO réclament la proclamation officielle du 5 octobre Journée nationale de la démocratie. A Béjaïa, le travail de mémoire semble s'être arrêté à la bougie érigée sur le parvis de la Maison de la culture, il y a trois ans. Une stèle au demeurant démontée dernièrement.