L'Algérie devrait enregistrer 4,9% de croissance cette année et 4,5% l'année prochaine, selon les prévisions semestrielles du Fonds monétaire international (FMI), publiées hier à l'occasion de la tenue de son assemblée d'automne. A long terme, le FMI estime que le taux de croissance du pays devra atteindre les 5,2% en 2013. En ce qui concerne la balance des paiements, le FMI note qu'elle devrait atteindre un excédent de 28,1 milliards de dollars en 2008, contre 22,8 milliards de dollars en 2007 et 24,8 milliards de dollars en 2006. Quant au taux d'inflation, le Fonds monétaire souligne qu'il devrait s'établir à 4,3% en 2008, à 4% en 2009 contre 3,6% en 2007. Il affirme que le taux d'inflation de l'Algérie devrait connaître une nette baisse dans les prochaines années pour s'aligner à 2,9% en 2013. Concernant la dette, le FMI observe que grâce à sa politique de désendettement à travers le remboursement anticipé, l'Algérie est classée parmi les rares pays créanciers nets sur le continent africain en particulier et parmi les pays en développement en général. Comparativement aux pays de la même région, le FMI note que le Maroc réalise de meilleures performances avec 6,5% pour 2008 et 5,5% l'année prochaine, alors que la Tunisie devrait connaître une croissance de 5,5% en 2008 et 5,0% en 2009. Plus globalement, dans la région du Maghreb, la croissance sera de 5,5% cette année et de 4,9% l'année prochaine, alors qu'elle était de 4,3% en 2007. Sur le continent africain, le FMI prévoit un rythme de croissance devant se maintenir à 5,9% en 2008 et à 6% en 2009 après avoir enregistré un taux de 6,3% l'année dernière. Un ralentissement de la croissance est cependant prévu plus sensiblement en Afrique subsaharienne à 6,1% cette année et 6,3% en 2009, après un taux de 6,9% réalisé l'année dernière.L'institution monétaire constate, plus globalement, que les pays d'Afrique, comme c'est le cas de l'Algérie (sauf pour ce qui est de l'énergie), « subissent pour la plupart la hausse des prix de l'alimentation et de l'énergie, même si certains bénéficient de celle des matières premières qu'ils exportent ». Le Fonds monétaire note, toutefois, que « les pays qui subiront le moins ce ralentissement seront les exportateurs de pétrole, alors que certains pays importateurs de brut bénéficieront en revanche de la hausse des cours de matières premières comme le cacao, le café et le coton ». Selon les mêmes prévisions, « l'impact du ralentissement mondial devrait se faire sentir le plus dans des pays comme la Gambie, le Ghana, la Mauritanie et le Swaziland en raison de leur forte dépendance aux importations et leurs faibles revenus ». S'agissant des pays d'Europe, le FMI estime, dans son rapport, que « beaucoup de pays entrent ou s'approchent de la récession ». Elle a baissé sa prévision de croissance pour la zone euro à 1,3% cette année contre 1,4% auparavant, et table sur seulement 0,2% de croissance l'année prochaine. Pour les Etats-Unis, le Fonds table sur un taux de 1,6% en 2008 et 0,1% de croissance outre-Atlantique. Enfin, s'agissant de l'Asie, le FMI souligne que le continent « est confronté au dilemme d'équilibrer les risques entre perspectives de ralentissement économique et inflation ». La croissance dans la région « devrait se modérer à 7,75% en 2008 et 7% en 2009, contre 9,25 en 2007 », ajoute le FMI.