Dr Rédha Lehtihet, directeur de la santé et de la population de la wilaya de Sétif, a été récemment l'invité de « Forum de la cellule », seconde édition, de l'initiative de la cellule d'information et de communication de la wilaya. Le directeur exécutif a d'abord présenté, dans un bilan exhaustif, le secteur qu'il dirige depuis presque une année. Avec son CHU régional, son établissement hospitalier (Aïn Azel), ses 3 établissements hospitaliers spécialisés, ses 5 établissements publics hospitaliers (Bougaâ, El Eulma, Aïn El Kebira, Aïn Oulmène et Béni Ourtilane) et 9 établissements publics de santé de proximité, la wilaya dispose, ainsi, de 10 hôpitaux, 62 polycliniques, 215 salles de soins et 27 maternités rurales d'une capacité de 2 289 lits. Selon le Dr Lehtihet, la wilaya serait l'une des plus chanceuses et des mieux nanties en matière d'infrastructures hospitalières et médicales. Il est à noter que 189 médecins spécialistes, 436 généralistes, 118 chirurgiens dentistes, 10 pharmaciens et plus de 3 000 paramédicaux assurent l'encadrement de toutes ces structures disséminées, venant en seconde position, sur le territoire de la wilaya après la capitale. Par ailleurs, 39 projets sont en cours de réalisation, mobilisant, à l'heure actuelle une enveloppe de plus de 5 milliards de dinars. Lors du débat avec les journalistes, le directeur de la santé reconnaîtra que le secteur n'est pas exempt de déficiences et autres problèmes. Tous les projets et tous les aménagements initiés par toutes les autorités nationales ou de wilaya ne résoudront pas la situation d'un secteur périclitant depuis des années. Citons l'exemple de la clinique mère-enfants du chef-lieu de wilaya, qui n'en finit pas de défrayer la chronique depuis qu'elle existe, l'exiguïté des lieux, le manque d'encadrement spécialisé en gynécologie obstétrique, l'inadéquation des locaux à l'activité, à l'exemple frappant du service de pédiatrie, enterré dans un sous-sol digne d'un cauchemar, du service des urgences du CHU central, qui ne répond à aucune norme du secteur, des couloirs étroits, permettant tout au plus le passage à une personne bien portante, des escaliers à la verticale, des cages à poules en guise de salles de consultations, en plus de prestations de service des plus contraignantes. Le déficit en personnel est flagrant à tous les niveaux, surtout dans les zones enclavées. Un seul médecin généraliste est chargé des urgences médicales, ou encore des spécialistes qui assurent leurs gardes à domicile ou dans des clinques privées. Le diktat et la mainmise des cliniques privées sur le secteur, les équipements tant attendus comme l'IRM, les scanners, la prise en charge des patients ont été les sujets les plus abordés lors de ce débat avec la presse. Le DSP annoncera ainsi quelques nouveautés dans le secteur, comme la création d'un centre de vaccination à Sétif, l'acquisition de 24 ambulances non médicalisées, la demande de 3 autres véhicules médicalisés pour le SAMU, la réception de 3 scanners ( à Aïn Oulmène, Bougaâ et Aïn El Kébira), l'ouverture de la post-graduation en radiologie et l'attente de l'aval de la commission nationale des marchés pour l'acquisition d'une IRM. Tout cela fait partie des efforts déployés pour améliorer le secteur de la santé tant décrié par la population. La reconversion de l'hôpital de 120 lits d'El Bez (initialement destiné à la gériatrie) en hôpital pédiatrique est presque un acquis, le service des urgences du CHU vient d'avoir son statut, il sera indépendant et subira des réaménagements à même de le rendre plus opérationnel. Des recrutements à tous les niveaux du personnel sont lancés ; ainsi, 17 médecins spécialistes ont été nouvellement affectés à Sétif, et 66 postes de médecins généralistes, 24 de chirurgiens dentistes et 8 de pharmaciens sont ouverts, avec concours. Les structures étatiques, comme celles privées, sont soumises à un contrôle rigoureux de la DSP. Dans la foulée, on évoquera le fait que la population ne dénonce pas les abus, se faisant complice des contrevenants à la réglementation. Tout dépassement signalé sera sévèrement sanctionné, selon le Dr Lehtihet. Si le programme de greffe rénale, comme celui d'implantation cochléaire, n'a toujours pas démarré, (renvoyés aux calendes grecques à chaque fois), c'est que les structures et le personnel ne sont toujours pas prêts pour leur lancement. L'on ne peut, comme le dit si bien le responsable de la santé, donner de faux espoirs aux malades. Ces programmes doivent se faire, surtout, dans un souci d'efficience et non pour le prestige. Enfin, le conférencier a tenu à féliciter l'équipe chirurgicale du Pr. Z. Soualili qui, durant le mois de Ramadhan, a lancé une campagne d'aide au profit de plus de 270 enfants démunis, issus des zones enclavées, et une autre de circoncision collective dans des conditions médicales de qualité, (1109 et 80 à Béni Ourtilane). Quant à ce qu'on a qualifié de d'épidémie de néphrite aiguë, le membre de l'exécutif annonce que les 43 cas enregistrés ont été pris en charge et sont sortis de l'hôpital sans aucune complication. Aucun cas supplémentaire n'a été enregistré, et l'enquête épidémiologique, menée par le Dr Bitam de l'institut Pasteur d'Alger, est toujours en cours et n'a pas encore livré tous ses secrets.