Le CEM d'Aït Saïd, d'une architecture singulière, semble ne pas pouvoir résister davantage à l'usure. Pour un visiteur qui se rend pour la première dans la région, l'établissement offre l'image d'une caserne. Perché au sommet d'une colline, avec deux guérites aux extrémités de sa clôture, la structure a l'apparence d'un établissement militaire. Effectivement, l'édifice, hérité de l'époque coloniale, abritait la Section administrative spéciale (SAS) durant la guerre de Libération, a été reconverti en collège dans les années 1980 pour accueillir les élèves de tous les villages de la région. A présent l'édifice se dégrade, les salles de cours ne sont pas équipées en poêles à gaz ; des murs fissurés suite aux séisme de 2003, l'état des sanitaires est lamentable, la toiture en tôles de zinc laisse l'eau s'infiltrer dans les classes en hiver. L'établissement dispose d'une cour étroite. Par conséquent les collégiens n'ont pas la possibilité de pratiquer l'éducation physique dans de bonnes conditions. Les parents, ainsi que les élèves eux-mêmes déplorent ainsi l'absence d'une cantine scolaire. Les élèves passent des journées entières sans rien manger, vu « l'impossibilité de rentrer à midi et revenir étudier ». Un élève se plaint : « Il nous est impossible de suivre les cours le ventre creux, surtout en hiver où la faim et le froid se conjuguent pour nous inhiber. » Le ramassage scolaire parait pour ces jeunes innocents comme étant « un privilège inaccessible ». Des centaines d'élèves parcourent chaque jour près de 10 km entre leurs domiciles et le collège. Car le CEM accueille les élèves des villages de Azzouza, Ouled Ben Abedallah et Ouled Ben Tafat.