Moussa Benhamadi, PDG d'Algérie Télécom, a confirmé hier lors de son passage dans une émission à la Chaîne I de la radio algérienne que son groupe n'était pas « en faillite ». Il reconnaît, cependant, que les créances non recouvrées auprès des ministères et autres administrations publiques « s'élèvent à 70 milliards de dinars ». Des démarches ont été entreprises pour récupérer les sommes et le chef du gouvernement a donné son appui. Ces dettes ont limité les capacités financières d'Algérie Télécom, mais n'ont pas constitué « un obstacle pour le développement global de l'entreprise, ni dans la concrétisation des programmes d'introduction des technologies nouvelles qui visent à améliorer la qualité de service au profit des citoyens. Nous attendons toutefois un apport de l'Etat pour construire les réseaux dans les zones isolées où l'investissement n'a pas une rentabilité élevée ». Il affirme que le groupe maîtrise les technologies modernes et qu'il sera prêt à « postuler pour une licence 3G dès que le gouvernement la mettra en vente ». La feuille de route prévoit l'exploitation rationnelle des capacités humaines et les infrastructures de base et l'introduction de nouveaux services, car Algérie Télécom ne veut plus se limiter « à la téléphonie ».L'exploitation des infrastructures (les réseaux) n'est qu'à un taux de 60%, car beaucoup ont besoin de modernisation, de sécurisation et de développement. La majorité a été déployée pendant les années 1990 et le développement des télécoms a été fulgurant depuis cette époque. L'objectif est de passer au Next Generation Network (NGN), qui est une nouvelle architecture du réseau de communication. Il est justifié par l'offre de nouveaux services (internet, télévision) et l'augmentation des recettes avec des services multimédias pour compenser la diminution des recettes des services vocaux et augmenter les activités commerciales dans le domaine de la large bande. Tout le plan de développement repose sur le renforcement de la téléphonie fixe en introduisant des services à valeur ajoutée. Concernant la réduction du prix de l'ADSL (internet haut débit) de 50%, décision prise par l'ancien ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi ne cache pas qu'elle a entraîné « un manque à gagner pour Djaweb. Il aurait été plus judicieux que la réduction soit opérée de manière graduelle. Elle a même affecté la qualité de service ». Algérie Télécom a ainsi décidé de réintégrer sa filiale internet Djaweb dans le groupe en tant que division pour reprendre les choses en main. M. Benhamadi a exprimé ses réserves quant à l'ouverture immédiate du capital de l'opérateur historique et qu'il était pour l'instant plutôt favorable à améliorer les résultats du groupe pour anticiper la venue d'autres groupes dans notre pays et, dans ce cas, « il vaut mieux être fort que faible ». Le groupe a besoin, selon lui, « de management, de transfert technologique et d'innovation dans le cadre de partenariats ». Il a annoncé la constitution d'une structure qui sera chargée de la recherche et du développement pour « donner une vision à long terme à l'entreprise et l'assistera dans les grands projets ». Il dira que l'entreprise souffre d'un phénomène qui prend de l'ampleur : le vol de câbles, qui a occasionné une perte de 30 milliards de centimes.