C'est apparemment la fin des hostilités entre l'opérateur historique Algérie Télécom et le provider d'internet Eepad. Il aura fallu l'intervention du ministère de la poste et des technologies de l'information et de la communication et de l'Autorité de régulation (Arpt) pour que les deux entreprises déposent leurs armes. L'entreprise Algérie Télécom (AT) a décidé de rétablir la connexion du service internet à l'Eepad tout en établissant un échéancier pour le payement des créances avant la date du 26 mai 2009. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Hamid Bessalah, a donné instruction à Algérie Télécom (AT) de recouvrer l'ensemble de « ses créances » sans porter préjudice aux usagers de l'internet. Le patron d'Algérie Télécom a décoché de nombreuses flèches au provider Eepad qui le lui rendait bien. Après une semaine houleuse, les deux partenaires sont revenus, hier, à de meilleurs sentiments. « Soucieux de l'intérêt général des Algériens et conscient de son rôle promoteur des technologies de l'information et de la communication en Algérie, AT offre encore une fois une dernière chance à la société Eepad (Etablissement de l'enseignement professionnel à distance) pour honorer ses échéances en rétablissant la fourniture du service jusqu'au 26 mai », a affirmé M. Benhamadi à l'APS. Algérie Télécom a néanmoins assorti cette décision d'une mise au point : M. Benhamadi a précisé qu'au terme de ce délai et de cette date butoir, AT procédera à une rupture définitive de la fourniture du service jusqu'au règlement intégral de l'ensemble des sommes à terme échues qui est de l'ordre de 2,6 milliards de dinars. Algérie Télécom avait suspendu la fourniture de ses services à l'Eepad le 13 mai dernier « en l'absence d'une quelconque réaction de la part des responsables de l'Eepad concernant les échéances établies auparavant pour le payement des créances ». Le directeur général de l'Eepad, Nouar Harzallah, a expliqué, samedi lors d'une intervention médiatique, que son entreprise a été perturbée par la mesure de réduire de 50% les tarifs de l'ADSL. « L'endettement s'est aggravé et nous avons enregistré des pertes importantes depuis cette décision », a-t-il justifié, plaidant pour la création d'un comité de pilotage avec le groupe Algérie Télécom afin de « débattre de la situation, aboutir à des solutions dans les plus brefs délais et trouver un terrain d'entente ». L'Eepad devait à Algérie Télecom plus de 2,6 milliards de dinars à la date du 30 avril 2009, ajoutant que les créances d'AT auprès de cette société étaient de 1,5 milliard de dinars avant la baisse décidée des tarifs d'accès à l'internet en avril 2008. Le PDG d'Algérie Télécom a expliqué que la société Eepad a demandé et obtenu un échéancier de paiement qui lui a été accordé. Un accord a été signé par les deux parties le 13 avril 2009. La première échéance tombait le 5 du même mois, et ce pour un versement de 430 millions de dinars, suivi par des versements mensuels comprenant une somme de 50 millions de dinars au titre des créances antérieures et les sommes dues au titre de factures du mois. Aux justifications selon lesquelles l'endettement de l'Eepad était lié à la baisse à hauteur de 50% des tarifs d'internet, les responsables d'Algérie Télécom déclarent : « Les créances de l'Eepad étaient déjà de 1,5 milliard de dinars avant la baisse décidée sur le tarif public d'internet. » Et L'Eepad cherche à « introduire la confusion entre paiement de ses dettes et baisse des tarifs en abusant de la crédulité de ses clients. » Le patron d'Algérie Télecom prend soin de souligner que son entreprise « débourse en moyenne par année près de 4 millions d'euros aux fournisseurs étrangers pour permettre à l'Eepad de servir ses clients dont la quasi-totalité sont en prépayé ». Dans un communiqué publié hier, l'Eepad s'est déclaré « fidèle » aux engagements pris envers Algérie Télécom.