Pouvons-nous dire qu'il y a un marché de l'art en Algérie ? Non. Le marché de l'art n'existe pas en Algérie et je ne pense pas qu'il puisse exister de sitôt, pas selon les normes occidentales du moins. Le nombre de galeries est insuffisant, il n'y a aucune législation pour réglementer un éventuel marché, la production artistique n'est pas assez importante et, surtout, il n'y a pas une forte demande. Pourtant, il y a bien des œuvres qui se vendent... On les achète pour plastronner. Ce sont un peu des titres de noblesse, mais ça ne fait pas un marché de l'art puisque il n'y a pas tous les intervenants qui constituent un véritable marché. Quelle est la marche à suivre pour la mise en place d'un marché de l'art ? On ne peut pas créer un marché et l'organiser sans qu'il y ait au préalable une demande, un besoin. Ce sont des choses qui paraissent de manière informelle, une fois que ça s'étend dans la société, on peut parler de besoin, et là on commence à l'organiser pour mettre fin à l'anarchie. Ce qu'il faut, c'est prendre en charge l'enfant, l'acheteur de demain. On doit lui inculquer l'amour de l'art et de la réflexion très tôt. Et le rôle de l'Etat dans tout cela ? L'Etat ne peut pas décider à lui tout seul de mettre en place un marché de l'art. Il doit jouer un rôle de régulateur, développer le goût chez le citoyen, acquérir des collections. C'est à lui que revient la responsabilité d'aider les artistes qui réalisent des œuvres importantes et intéressantes. Il faut commencer par encourager l'activité artistique et réglementer l'aide à la création. Aussi, il faut arrêter de faire dans le populisme et tenter de relever le niveau.