L'Algérie est connue pour faire partie des pays où des risques majeurs de toute nature (séismes, inondations, incendies, sécheresse, risques technologiques) menacent la sécurité et la santé des populations ainsi que les biens matériels et naturels du pays. Durant la dernière décennie, elle a eu à connaître des catastrophes de grande amplitude. Les inondations du 10 novembre 2001 ont ravagé le quartier populaire de Bab El Oued faisant 780 morts, 350 disparus et des centaines d'immeubles détruits ou endommagés. Le dernier séisme de Boumerdès (21 mai 2003) de magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter a fait 2278 morts, 11 500 blessés et a affecté 155 000 familles avec des dégâts qui dépassent les trois milliards de dollars. Les Algériens savent que le nord de l'Algérie est affecté par ce phénomène. Ils doivent vivre en permanence avec le risque sismique à l'esprit. L'Algérie est dans une zone frontière de plaques lithosphériques. Rappelons qu'un rapport du ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire a mis en exergue « l'omniprésence du risque sismique, réalité incontournable dont doit tenir compte notre pays ». Outre le redéploiement équilibré des populations, des activités et des infrastructures des zones du Nord - à haut risque sismique - vers les zones des Hauts-Plateaux et du Sud, moins exposées à ces périls naturels, il a été recommandé « la diffusion de la culture du risque ». Au Japon, où la culture du risque sismique est fort développée, les principes parasismiques dominent l'acte de construire. En Algérie, cette culture fait cruellement défaut, malgré les nombreux tremblements de terre qui l'ont endeuillée. Le séisme frappe sans prévenir. Les dégâts sont invariablement considérables pour les populations mal préparées. Dire que la réglementation de la construction n'est pas toujours respectée et que la responsabilité des constructeurs est engagée n'efface en rien les conséquences du désastre. A défaut de prévoir la date et le lieu des séismes, on peut au moins agir pour en limiter les dégâts. C'est le rôle de la prévention contre le risque sismique. Cela passe par une bonne évaluation de « l'aléa sismique », des constructions adaptées assorties à des plans d'urbanisme répondant à des règles parasismiques, le renforcement du bâti ancien et la mise en place de plans d'urgence efficaces. Les trois derniers points sont d'ordre politique, juridique et technique. Le premier est, en revanche, d'ordre scientifique, et il est capital : il conditionne toutes les autres mesures à prendre. Les populations commencent à manifester de l'intérêt à ce phénomène naturel. Une certaine culture en rapport avec ce phénomène commence à être observée, notamment sur le plan comportemental.