On connaît les causes des séismes ; on peut prévenir leurs effets catastrophiques, mais on ne sait pas encore les prévoir. Des événements majeurs dévastateurs induits par des phénomènes naturels ou générés par les développements technologiques et industriels ont ébranlé l'Algérie au cours de son histoire. Durant les deux dernières décennies, le pays fut mis à l'épreuve face à des séismes, des incendies de forêt, des inondations alternant avec des périodes de sécheresse, invasions acridiennes ainsi qu'à des accidents industriels et matériels. Historiquement, l'Algérie est connue comme étant une zone sismique très active. Cette sismicité est liée aux mouvements tectoniques complexes de convergence de la plaque africaine au sud et de la plaque eurasienne au nord. L'Algérie fait partie des pays vulnérables face aux tremblements de terre. Les séismes frappent le nord du pays durement soumis aux contraintes des mouvements de la terre. Les raisons de ces séismes : les mouvements brutaux de ces plaques tectoniques qui forment la croûte terrestre et sur lesquelles reposent les océans et les continents. Ces plaques jouent les unes par rapport aux autres. Certaines le font de façon fluide en glissant. D'autres résistent, accumulent de formidables énergies et brutalement cèdent. Une grande partie du bassin méditerranéen est l'objet de tels mouvements. Les plaques qui portent l'Afrique, l'Europe et l'Asie s'affrontent là depuis des millions d'années, rétrécissant l'espace occupé par la mer Méditerranée. C'est pourquoi le Maghreb, et plus particulièrement l'Algérie qui est portée par la plaque africaine en remontée lente (6mm par an) vers le nord-ouest, est affecté par ce phénomène. Il a généré un système complexe de failles orienté est-ouest situé sur la partie côtière et montagneuse (Atlas Tellien) du nord d'Algérie. Celle qui a joué le 21 mai 2003 a dû lâcher sur une longueur de 30 à 40 km. L'étude historique de la sismicité montre que la majeure partie des tremblements de terre qui affectent cette région est concentrée dans ces zones. Peu de fortes secousses ont été enregistrées dans le sud du pays à l'exception de celle qui, en 1869, a touché les agglomérations de Biskra et Sidi-Okba. L'activité sismique en Algérie est connue depuis le 3 janvier 1365, date à laquelle s'est produit le séisme d'Alger. 100 répliques ont été enregistrées durant la nuit. Alger a été complètement détruite, une partie fut inondée. Face à cette problématique, les pouvoirs publics ont adopté une stratégie globale cohérente basée essentiellement sur la prévention pour permettre une réduction sensible des conséquences dévastatrices sur les plans humain, matériel et psychologique de ces catastrophes. Ces mesures inscrites dans la législation nationale algérienne engendrant ainsi la mise en place de mécanismes institutionnels de puissance publique qui doivent aboutir à prévenir et à réduire notablement les pertes de vies humaines et à protéger les biens et l'environnement. Au mois de juillet 2009, les stations sismologiques, réalisées dans le cadre de la coopération de l'Algérie avec l'Administration chinoise des séismes, ainsi que l'installation de la nouvelle centrale sismique ont été finalisées. Aujourd'hui, le pays dispose d'une carte de risques sismiques, particulièrement dans la partie la plus exposée à l'activité sismique, au nord du pays et dans les Hauts-Plateaux. Une carte crédible et précise. Cette carte des risques sismiques ajoutée à celle des risques d'inondations et des risques industriels permet, aujourd'hui, la mise en place d'un système de prévention et de réponse aux catastrophes au niveau national. La catastrophe récente de Beni-Ilmane (M'sila), vient tragiquement nous rappeler que tous les cataclysme naturels, les tremblements de terre sont à coup sûr les plus meurtriers. L'Algérie a connu son premier séisme en janvier 1365 et son lot de plusieurs victimes et sinistrés. La même période, et selon les chroniques chinoises, 850 000 personnes auraient péri dans la terrifiante catastrophe de Chen-si. Le 3 février 1716, c'est au tour de la Mitidja de connaître un séisme faisant plus de 20 000 victimes. 1980 et 2003 ont été deux années particulièrement meurtrière, avec le séisme d'El-Asnam, 20 000 victimes et Boumerdès 7 000 victimes. Si le nombre des victime est évidemment, du point de vue des effets, l'élément essentiel, il n'est pas en rapport direct avec la violence des séismes. Il dépend, en effet, d'un grand nombre de facteurs : densité de la population dans les régions atteintes, type des habitations, heure de la catastrophe, etc. Le séisme, qui a frappé Boumerdès mercredi 21 mai 2003, est survenu à 18h44 GMT. Il a duré au moins cinq minutes, entrecoupé de brèves pauses. Le nombre de victimes n'a cessé d'augmenter au fil des jours, beaucoup de personnes ont été blessées ou tuées par des chutes de pierres et de briques tombées des immeubles : La première nuit, de minuit à 3h00, on est passé de 250 morts à plus de 500, de 1.600 blessés à plus de 4.000, pour ne pas dire 5.000. Le lendemain matin, on comptait au moins 600 morts et 4.637 blessés. Le jeudi 22 en fin de journée, on a enregistré au moins 1.092 morts et 6.782 blessés en plus des centaines de disparus. Lundi 26 mai 2003, on comptait 2.100 morts et 9.000 blessés. Bilan officiel final : 2.300 morts et plus de 11.000 blessés. Les communes les plus touchées sont Boumerdès, Rouiba, Alger, notamment à Bab-El-Oued et Belouizdad, Zemmouri, ville de près de 30 000 habitants ; 80 % des habitations individuelles ont été détruites. Le séisme du 21 mai 2003 a été ressenti en Algérie à Cherchell et Tizi Ouzou, sur l'Ile de Majorque, la population paniquée est descendue dans la rue, sur la côte méditerranéenne espagnole, notamment à Minorque et à Ibiza. Il y a eu des dégâts importants en Méditerranée ; le séisme a provoqué la rupture de plusieurs câbles sous-marins, coupant le trafic téléphonique vers l'Algérie et perturbant les communications entre l'Europe et plusieurs pays d'Asie, du Moyen-Orient et du Pacifique. Dans l'archipel des Baléares, plus de 180 bateaux, chalutiers, remorqueurs et navires de plaisance ont coulé ou endommagés par de brusques paquets de mer soulevés par le tremblement de terre.