Hamid Ferhat, président de l'Assemblée populaire (APW) de la wilaya de Béjaïa est ulcéré par le fait que « la confection de la loi de finances pour 2009 fait l'impasse sur l'inscription du CHU » dans la région. Aussi, « c'est avec une indescriptible colère » qu'il s'est adressé au chef du gouvernement, à travers une missive dont il nous a envoyé une copie, et dans laquelle il dénonce, au nom de tous les élus à l'assemblée, « le mépris chronique d'Alger à l'endroit de la région ». L'écrit rappelle que promesse solennelle a été faite par le ministre de l'Intérieur, lors de sa visite dans la wilaya en juin dernier, de concrétiser le projet à travers son inscription. Lors d'une récente conférence de presse, le recteur de l'université Abderahmane Mira avait beaucoup plus évoqué la problématique du choix du terrain pour l'implantation du centre, en précisant que les étudiants en médecine, pour lesquels l'université a ouvert ses portes depuis l'année dernière, devraient se rabattre sur les structures de santé existantes pour effectuer leur stages. Les lenteurs fâchent, en tout cas, énormément le P/APW, d'autant qu'elles viennent s'ajouter à une série de blocages qui frappent la cadence du développement local. M. Ferhat note ainsi que la wilaya de Béjaïa « n'a pas connu d'autorisation de programme d'aucun projet structurant depuis dix ans ». Le propos s'appuie sur le fait que le tracé de l'autoroute est-ouest contourne la wilaya, et sur le constat que « les quotas annuels de logements sociaux n'ont jamais dépassé les 400 unités pour un million d'habitants depuis 1995 ». Le « J'accuse ! » de M. Ferhat dénonce également « la manière avec laquelle des fleurons industriels comme l'ENMTP, COGB, DISTRICH…ont été bradés ». Et de conclure que « cette exclusion de plus en plus affirmée ces dernières années ressemble à un programme de non-développement qu'on voudrait imposer à (la) wilaya ».