Plusieurs dizaines d'élus FFS au sein des APC et de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) se sont rassemblés hier devant le siège de la wilaya de Béjaïa pour renouveler leur rejet de la dissolution annoncée des Assemblées locales en Kabylie. La manifestation, qui a vu également la participation de quelques élus du FLN et des indépendants, est la première sortie dans la rue des édiles locaux depuis l'évocation de leur départ. Les manifestants ont occupé pendant près d'une heure l'entrée de la wilaya avant de carrément bloquer la circulation et improviser une tribune à partir de laquelle on se relayera pour fustiger le pouvoir et son « coup de force visant à isoler la Kabylie et à attenter à la souveraineté populaire ». Le fait que la manifestation soit organisée sous le sigle de la fédération FFS à Béjaïa n'a pas empêché un représentant des élus FLN de prendre la parole et de réitérer le refus de ses pairs, « au nom de la fidélité aux voix qui les ont élus », de céder aux injonctions de l'exécutif. M. Bouchoucha, élu FLN à l'APW et dans une position pour le moins inédite, ira, à quelques nuances près, dans le sens des interventions des éléments du FFS pour dénoncer le recours à l'amendement de la loi pour bouter dehors les représentants de la population. Les élus du même parti ont, pour rappel, rendu publique une déclaration, la semaine dernière, pour solliciter l'intervention du président de la République, « garant de la Constitution ». Or le chef de l'Etat vient de donner le feu vert à la démarche préconisée par le gouvernement en ayant un mot de reconnaissance envers les édiles concernés « pour les sacrifices consentis et les efforts déployés dans la gestion des affaires locales dans des conditions souvent difficiles ». Voilà qui est censé alléger et relativiser l'étiquette d'« indus élus », mais qui, sur les membres des Assemblées en protestation hier, n'a été qu'un motif supplémentaire de récrimination. Hamid Ferhat, président de l'APW, Rachid Chabati, président de l'APC de Béjaïa, et des membres de la fédération de wilaya se sont encore une fois engagés à ne point baisser les bras et à multiplier les actions de protestation. Au demeurant, un rassemblement populaire est prévu aujourd'hui dans la commune d'Amalou, également gérée par une majorité FFS, alors qu'un autre rendez-vous est donné demain à Tazmalt.Depuis le 6 juillet dernier, date du Conseil de gouvernement où les nouveaux textes prévoyant la dissolution ont été proposés, les instances locales du FFS à Béjaïa auront, d'ici la fin de semaine, totalisé cinq actions de rue.