Entre le discours officiel relatif à la prévention des inondations et la réalité du terrain, le fossé est énorme. A chaque précipitation, les défaillances en la matière refont surface avec leur lot d'avaloirs bouchés, de carrefours inondés, de circulation perturbée et de maisons envahies par les eaux. Même de moindre intensité, les pluies qui se sont abattues entre mercredi et jeudi derniers, en particulier à Chlef et dans les communes voisines de Chettia, d'Oum Drou et d'Oued Sly, ont transformé ces villes en véritables bourbiers, soulevant le mécontentement des populations et usagers qui font les frais, à chaque fois, des carences des services concernés. On peut facilement imaginer ce que cela aurait été si les intempéries avaient duré plus de temps. Dans la localité d'Ouled Boualili, à Oum Drou, des habitations ont été inondées par la boue à cause du mauvais état de la voirie et du réseau d'assainissement. La même situation a été vécue dans les quartiers périphériques de la ville de Chlef où l'ovoïde de l'oued passant par El Hassania, s'est avéré inefficace pour contenir les crues. Par contre, au centre-ville du chef-lieu de wilaya, ce sont les avaloirs qui étaient bouchés, provoquant la stagnation des eaux au niveau notamment de la poste, sur la route de l'université et à l'entrée de la commune. Le plus touché a été l'axe routier reliant Alger à Oran, à hauteur du marché de gros des fruits et légumes, où l'absence d'un réseau d'évacuation a provoqué une nouvelle fois des inondations de cette voie, ayant sérieusement perturbé la circulation dans les deux sens. La Protection civile a dû mobiliser deux motopompes pour évacuer les eaux et rétablir le trafic routier. Elle maintient le niveau état d'alerte pour parer au plus urgent en attendant… A moins d'une intervention rapide pour remédier définitivement à ce point noir, la même situation risque de se répéter à cet endroit, comme cela est le cas pour le tronçon de la sortie ouest de la ville, confronté au même problème. Au vu donc de ce qui s'est passé ce week-end, les riverains des oueds ont de quoi être inquiets au vu du « bricolage » qui caractérise la protection de ces cours d'eau, notamment à Chlef, Oum Drou, Oued Sly, Ténès et Talassa. D'aucuns estiment que les dégâts causés par les inondations de 2001 n'ont pas servi à grand-chose, alors que la menace de nouvelles crues se fait de plus en plus pressante.