Dur, dur de se rapprocher des administrations pour se faire établir un document. Le demandeur peut passer des heures à faire le pied de grue devant le préposé de l'état civil pour se faire délivrer un extrait d'acte de naissance, une fiche d'état civil, une fiche familiale, etc. Devant cette procession de gens qui prennent leur mal en patience, les employés communaux s'agitent dans tous les sens, désertent leur poste quand ils veulent, reviennent lorsque cela leur semble bon avant de repartir sur un coup de tête. Parfois, ils sont dépassés par la charge de travail, tant la besogne exige, concédons-le, une célérité et des… nerfs d'acier. Le brouhaha emplit l'espace et les prises de bec ne sont pas rares. Pourtant, la chose aurait été plus simple, moins contraignante et davantage fluide s'il y avait une base de données informatisées comme cela est le cas dans d'autres communes de la capitale. N'est-ce pas que le premier avantage de l'informatisation de l'état civil, c'est la sécurisation et la garantie de la fiabilité dans le fonctionnement du service de l'état civil ? Mais on préfère faire dans l'anachronisme. Sur les 57 communes que compte la wilaya d'Alger, seules trois communes (Hydra, Mohammadia et Sidi M'hamed) ont jugé utile d'introduire ce moyen à même de faire gagner du temps et épargner les longues files d'attente aux usagers. Initiée depuis plus d'une dizaine d'années, l'opération pilote qui se résume dans l'informatisation de ces services n'est pas encore généralisée à travers les administrations communales. Ainsi, 54 communes restent à la traîne et peinent à dématérialiser la chaîne de traitement et l'émission de copies. Aucun effort n'est consenti par nos édiles quant à l'option de la mise à niveau de la gestion de l'état civil. Les préposés se contentent de manipuler des registres jaunis, froissés et presque en lambeaux en reportant la plupart du temps, gauchement, voire grossièrement, la transcription sur le document fourni. Les bourdes sont légion, et il n'y a pas lieu de les citer. A croire qu'on manque d'ingénieurs informaticiens pour se mettre au diapason de l'ère moderne. N'est-ce pas que, là aussi, le volet relève d'une volonté des pouvoirs publics qui répètent à l'envi que leur dada est le travail de proximité aux fins d'alléger les tracasseries de l'administré ?