Le service de l'état civil de l'APC de Tizi Ouzou est soumis à une pression permanente à l'effet de l'affluence du public. Dès 8h du matin, les locaux de la commune sont assaillis et d'interminables queues se forment vite devant les guichets jusqu'à 17 h. Quotidiennement, les employés tentent de répondre à des centaines de citoyens dans une atmosphère pesante et tendue. Sur les lieux, le sentiment de mécontentement se lit sur tous les visages, tant chez le public que chez les employés. Pour la délivrance d'un simple extrait d'acte de naissance ou d'une fiche familiale, parfois, le demandeur doit passer de longues heures avant d'atteindre le guichet. L'attente est pénible notamment pour les personnes âgées ou celles qui viennent de loin. Le déplaisir se transforme assez souvent en colère qui explose fréquemment à la face d'un guichetier à qui l'on fait mille et un reproches alors qu'il n'y est pour rien. L'état civil, qui compte un effectif de 70 employés et près d'une vingtaine de guichets, a subi des changements, mais la pression n'est toujours pas atténuée. Depuis quelques temps, le personnel est scindé en deux équipes qui se relèvent avec la suppression de la pose de midi. Sachant que c'est la fameuse copie intégrale des actes de naissance (appelée aussi le n°12), qui est à l'origine de l'engouement, le chef de ce service, M. Bouadi, est convaincu que « toutes les solutions envisagées à notre niveau ne peuvent pas venir à bout de ce calvaire, car, le problème est d'ordre bureaucratique ». « Ce document qui est établi à partir du registre de l'état civil et non du livret de famille, ne peut être retiré qu'au niveau de la commune de naissance. Donc c'est notre service qui gère tous les registres de ces milliers de personnes qui sont nées dans les cliniques de Tizi Ouzou », a-t-il ajouté avant de remettre en cause les administrations qui exigent souvent le n°12, alors qu'un extrait d'acte de naissance (n°13) suffit. Dans ce cas, « le livret de famille et les annexes de l'APC sont inutiles, puisque le citoyen doit toujours revenir à sa commune de naissance ». Durant le mois de septembre, la mairie de Tizi Ouzou a délivré près de 50 000 extraits d'actes de naissance. Pour les copies intégrales en français, dont l'APC délivre plus d'une centaine par jour, désormais, elles peuvent être retirées en l'espace d'une journée au lieu d'un mois comme auparavant. Sur un autre plan, ce sont les registres qui se détériorent à cause des manipulations fréquentes. Des registres de 1976 ou 1977 ont perdu plusieurs pages et lorsqu'un registre est amputé d'un nom, le service de l'état civil doit faire appel à l'unique copie qui se trouve au niveau du tribunal. Pour plus de souplesse, M. Bouadi estime qu' « il est nécessaire de titulariser les employés qui sont sous contrat malgré leur expérience de cinq ans d'expérience et surtout ne plus compter sur des jeunes recrutés dans le cadre de l'IAIG qui manquent de conscience professionnelle ».