De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Décidément, les préposés au service de l'état civil des APC des grandes agglomérations de la wilaya semblent prendre un malin plaisir à faire attendre les administrés. Certains avouent tout simplement être dépassés par l'affluence des citoyens désireux d'établir des documents administratifs. Au niveau des bureaux de l'état civil de la mairie de Bouira, même après la délocalisation de ce service vers une bâtisse que les responsables espéraient être plus spacieuse et plus pratique, la salle d'accueil n'arrive plus à contenir la foule nombreuse qui s'y bouscule pour se faire délivrer une simple pièce d'état civil. Les agents travaillant dans ce service expliquent cette situation par le fait que de nombreux citoyens habitant les localités voisines, sont inscrits sur les registres de cette commune. D'autre part, ils ajoutent que les bureaux situés dans les mairies des communes voisines sont presque déserts, du fait que la majorité des citoyens qui vont vers le chef-lieu pour régler leurs affaires administrative se trouvent contraints d'aller à l'état civil pour compléter des pièces manquant à leurs dossiers ou pour se faire légaliser des photocopies ou autres documents. Les agents affirment que, par le passé, cette situation était constatée uniquement lors de la rentrée scolaire, mais depuis quelques années elle est presque étalée sur toute l'année. Parmi les agents, certains s'interrogent : «Que font les citoyens avec toutes ces pièces d'état civil qu'ils se font délivrer ?». Ces derniers indiquent que le gros des prestations enregistrées est sans conteste la délivrance des actes de naissance n°12, des certificats de résidence, des fiches familiales d'état civil, pour lesquelles le citoyen est tenu de faire la queue plusieurs fois. Ces pièces demandées sont dites importantes pour tout dossier administratif ; depuis le simple dossier de demande d'emploi ou de l'inscription sur la liste des chômeurs au niveau de l'agence locale de l'emploi, jusqu'au dossier de demande de logement, en passant par celui des inscriptions universitaires. «Certains citoyens se présentent pour la délivrance d'un tas de pièces, même pour des dossiers de moindre importance et sans prendre la peine de bien se renseigner au préalable», fulminent les agents interrogés. De son côté, le citoyen fait des pieds et des mains quitte à user de subterfuge ou utiliser des connaissances au niveau dudit service, pour se faire délivrer le fameux document sans accrocs et en peu de temps. Les autres, moins chanceux au demeurant, ou tout simplement qui n'ont pas ce privilège doivent prendre leur mal en patience. Du coup, même si les responsables arrivent quelque peu à calmer les mécontents, le doigt accusateur des administrés est souvent dirigé vers l'attitude des agents de ce service. «Après que les portes ont été ouvertes à 8h, nous avons dû attendre près d'une heure avant que les préposés au guichet ne daignent se manifester et nous délivrer un document d'état civil», a déclaré l'un d'entre eux. «J'ai dû attendre trois heures pour me voir délivrer un extrait de naissance n°12 au niveau de l'état civil et ce service d'état civil n'est plus ce qu'il était auparavant», ajoute un autre. Une situation qui interpelle le premier magistrat de la commune à mettre de l'ordre dans les différents services de son APC et à mobiliser ses troupes au service des citoyens. Par ailleurs, pour faire face à cette ruée sur les guichets de l'état civil, certaines APC avaient procédé à l'informatisation de leurs prestations ; en effet, dans les grandes agglomérations telles que Bouira, Lakhdaria et Ain Bessem, les services de l'état civil se sont dotés de micro-ordinateurs pour faciliter la délivrance des actes de naissance, des certificats de résidence et autres pièces.