Louable initiative que celle prise ce week-end par la direction du tourisme de la wilaya de Bouira au profit des élèves de deux CEM de la ville de Bouira. En effet, pas moins de 58 collégiens scolarisés dans les établissements de Salah Si Youcef et Ben Khaldoun ont bénéficié d'une excursion à travers deux sites touristiques dépendant du Parc national du Djurdjura, ainsi que le barrage de Tilesdit, dans la commune Bechloul, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Bouira. Tikjda avec son complexe relevant du Centre national des sports et de loisirs (CNSLT), fut le premier site ayant été visité par les élèves. Le directeur de l'établissement qui est aussi le président de la Fédération nationale de ski, ainsi que tout le personnel se sont mis à la disposition des « élèves touristes » pour répondre à leurs questions, notamment en ce qui concerne les commodités et les prestations qu'offre le complexe en question. Avec sa capacité d'accueil actuelle de 150 lits, il sera renforcé, apprend-on sur place, par un autre bloc mis auparavant à la disposition du Comité olympique algérien (COA). Ce dernier sera récupéré incessamment, à en croire les dires du chargé de la communication dudit centre. Il est utile de souligner que le CNLST a été créé en 1993 et placé sous la tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports. Eu égard à son implantation sur un site culminant à 1500 m d'altitude, le centre demeure le lieu privilégié des clubs sportifs venant des quatre coins du pays et de l'étranger, ainsi que des athlètes d'élite de toutes catégories et disciplines. En plus, il y a des familles et beaucoup de personnalités, notamment nationales et étrangères qui y viennent en quête d'évasion et de détente au sein d'une nature sauvage, à l'image des deux familles venant de Blida et ce diplomate palestinien qui témoignent du rétablissement total de la sécurité et l'hospitalité de tout le personnel des deux infrastructures hôtelières. Rafiâa et Samia, venant de Blida, déclarent : « Nous venons presque chaque année, et le CNLST demeure notre destination favorite et cela est dû à l'amélioration des conditions d'accueil, en plus du climat qui est l'un des plus purs au monde. » Le diplomate palestinien dira quant à lui : « J'ai visité beaucoup de pays, mais le site de Tikjda, notamment ce complexe laisse en moi une impression que je n'arriverai jamais à décrire, tant toutes les conditions sont réunies. » D'autres touristes que nous avions eu à interroger affirment que le coût du séjour dans ce lieu féerique est à la portée de toutes les bourses. A noter par ailleurs que cette année, le centre a accueilli des clubs tunisiens de handisport qui y ont effectué des stages de préparation aux Jeux olympiques de Pékin. Lesquels stages qui étaient pour beaucoup dans le résultat honorable ayant couronné ces équipes. Tout comme les centaines d'athlètes européens ayant été, eux aussi, de passage au centre de préparation de Tikjda. D'autre part, le centre propose à ses clients des randonnées pédestres ou à vélo à la découverte d'un patrimoine écologique rare constitué de faune et de flore, unique en Afrique du Nord. A côté du complexe sportif, trône l'hôtel Djurdjura qui constitue la fierté de toute la région, dont, pour rappel, une grande partie avait été saccagée par les hordes intégristes, il y a de cela plus d'une décennie. L'hôtel a rouvert partiellement ses portes aux touristes au début de l'année 2003. Sur un autre volet, un agent du Parc national du Djurdjura, et M. Vela Errol, botaniste et enseignant à l'université Ex-Marseille III, se sont érigés pour la circonstance, en guides des hautes montagnes et se sont donné à cœur joie au jeu des questions-réponses des présents visiblement curieux et subjugués. Profitant du fait d'avoir en face d'eux des collégiens attentifs, nos deux guides insistèrent sur l'urgence quant à la préservation du patrimoine floristique du parc qui est unique au monde pour certaines espèces, tels que le pin noir et d'autres plantes médicinales que certains inconscients arrachent pour les revendre pour leurs vertus aphrodisiaques. « Le parc du Djurdjura recèle une richesse floristique très intéressante qu'on ne trouve par ailleurs qu'en Europe et plus particulièrement en Sibérie (Russie) ; par contre, elle est peu connue en Algérie, voire même menacée », atteste M. Vela qui effectue périodiquement des études scientifiques pour le parc du Djurdjura et des bureaux d'études européens spécialisés dans la protection de l'environnement. La deuxième étape de notre escale était le site de Tala Rana, surplombant la commune de Saharidj, à une trentaine de kilomètres à l'est de Tikjda. Situé en contrebas du majestueux sommet Lalla Khedidja qui culmine à 2308 m d'altitude, ce site est considéré comme étant favorable à des activités de camping-caravaning, randonnées et activités scientifiques. Cependant, il est regrettable que le site offre, en dépit de ces avantages, une image des plus hideuses. On n'y trouve qu'une carcasse d'un bloc destiné à abriter un hôtel mais qui a été abandonné suite à l'avènement du terrorisme. D'après les responsables du secteur du tourisme, le site sera incessamment réhabilité par un investisseur dont le dossier est pris en charge par la commission du CALPI. Dernière étape de l'excursion, le barrage de Tilesdit dans la commune de Bechloul où nous avions observé une halte. Sur place, des responsables ont expliqué à leurs hôtes les différentes étapes nécessaires pour le traitement des eaux ainsi que l'apport dudit barrage pour les secteurs de l'agriculture et du tourisme, notamment par la création d'un micro-climat qui favorisera l'apparition de certaines plantes et espèces d'oiseaux vivant aux abords des grands lacs. Amar Fedjkhi , Mourad O.